SAPHIR
Les confusions possibles et les imitations
Plusieurs minéraux peuvent être confondus avec le saphir bleu. C'est le cas de la tanzanite, transparente et de couleur bleu violacé à bleu saphir, dont l'unique gisement connu se situe en Tanzanie ; elle présente toutefois une dureté moindre (6,5-7), un poids spécifique plus faible et un clivage très net que ne possède pas le saphir. La bénitoïte ressemble aussi fortement au saphir ; elle ne s'en distingue que par une dureté moins grande (6-6,5) et un dichroïsme très accentué. La cordiérite bleue, ou saphir d'eau, d'une dureté de 7,5 proche de celle du saphir, ne peut être distinguée rapidement du saphir que par la mesure de son poids spécifique plus faible (2,58-2,66). La cyanite, ou disthène, la topaze bleue, l'aigue-marine, le zircon bleu et la tourmaline peuvent aussi, une fois taillés, se confondre avec le saphir bleu ; dans tous les cas, des mesures de la dureté, du poids spécifique et de la biréfringence permettent de lever toute ambiguïté.
Les doublets imitant le saphir sont plus rares que ceux qui copient le rubis, car la pierre est plus courante. Il existe des saphirs synthétiques depuis 1910, grâce au procédé Verneuil, des saphirs étoilés synthétiques de qualité joaillerie sont produits depuis la fin des années 1940.
Les saphirs de couleur claire et contenant des inclusions de rutile (oxyde de titane, TiO2) sont souvent traités thermiquement : chauffés à 1 500-1 600 0C dans un milieu réducteur, leur teinte devient bleu intense en raison d'une redistribution du titane à l'intérieur du minéral. Pour les saphirs ne contenant pas d'inclusions de rutile, l'apport peut être externe : on enrobe le saphir d'une pâte riche en titane et en fer, puis on chauffe l'ensemble à 1 600 0C pendant quelques jours. Dans le premier cas, la couleur se répartit uniformément dans tout le minéral ; dans le second, elle est limitée à la surface de la pierre. Il est difficile de distinguer ces saphirs traités de ceux qui présentent une belle couleur bleue naturelle ; les vendre comme des gemmes naturelles constitue bien sûr une fraude, surtout dans le second type de traitement, qui nécessite l'apport d'éléments extérieurs à la composition naturelle.
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Écrit par
- Yves GAUTIER
: docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection
La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015
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Médias
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