Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SARASVATĪ, divinité hindoue

Déesse hindoue du savoir et des arts, plus particulièrement de la musique, Sarasvatī est à l'origine la personnification de la rivière sacrée du même nom. Elle est aussi identifiée à Vāc, la déesse de la parole. On en fait plus tard l'épouse, la fille ou la petite-fille du dieu Brahmā. Sarasvatī est donc considérée comme la patronne des arts, de la musique et des lettres mais aussi comme l'inventrice du sanskrit. On la représente habituellement avec pour monture une oie sauvage (hamsa) d'une blancheur immaculée et tenant à la main un luth (vīnā), un manuscrit ou un livre, un rosaire et un nelumbium (padma). Dans les représentations modernes, la déesse a pour monture un cygne. On la célèbre peu avant l'arrivée du printemps (janvier-février) par une procession au cours de laquelle la foule en liesse porte son image, mais les artistes et les acteurs l'invoquent toute l'année, et les étudiants au moment des examens. Sarasvatī jouit d'une grande popularité dans les vingt-quatre mythologies jainique et bouddhique.

Dans le Veda, la rivière Sarasvatī apparaît plus souvent que les autres et fait l'objet d'une très grande vénération. Comme elle ne correspond à aucun des cours d'eau de l'Asie méridionale actuelle, on a longtemps pensé qu'elle était « subtile », ou mythique, et qu'elle rejoignait le Gange, invisible, au confluent de celui-ci et de la Yamunā à Prayag (auj. Allāhābād). On dit des millions de pèlerins qui participent tous les douze ans à la grande fête religieuse Kumbha melā sur ce site, comme on le dit d'ailleurs de tous les pèlerins de Prayag, qu'ils se purifient dans le tri-veni (« confluence triple »). C'est pour cette raison que la ville est appelée quelquefois « roi des thīrta » (lieux sacrés placés généralement aux confluents des rivières).

Un grand débat, ouvert au début du xxie siècle, porte sur la question de la possible localisation de la Sarasvatī védique dans le lit asséché d'un grand cours d'eau appartenant au complexe de l'Indus et contenant un grand nombre de sites archéologiques encore inexplorés. Si cette hypothèse se confirmait, la rivière oubliée pourrait fournir un lien d'importance majeure entre la culture védique et celle de la vallée de l'Indus.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • BRAHMAN & BRĀHMANE

    • Écrit par
    • 988 mots

    La conception védique du bráhman neutre, non définie avec précision dans les textes, a donné lieu à nombre d'hypothèses sur ses origines, sur sa signification originelle et sur l'étymologie de son nom. Mais les nombreuses mentions qui en sont faites dans les textes védiques permettent de juger, à travers...

  • INDE (Arts et culture) - L'art

    • Écrit par , et
    • 49 040 mots
    • 67 médias
    ...Jaune ou doré, localisé au zénith, Brahmā fait partie des gardiens des dix directions (points cardinaux, collatéraux, zénith et nadir). Son épouse est Sarasvatī, déesse de la Parole et de la Musique ; elle porte le rosaire, le livre, le nelumbium et un instrument à cordes appelé vīṇā. Sa monture...
  • MOUSSON

    • Écrit par et
    • 6 625 mots
    • 4 médias
    ...daserā vont dans le même sens. Par exemple, au 9e jour de durgāpūjā (9e jour de la quinzaine claire d'āśvina, mi-octobre), la Célébration de Sarasvatī, déesse du savoir, était jadis pour les brahmanes une date de rentrée des classes, tandis que daserā le lendemain (10e jour clair d'āśvina)...
  • SĀVITRĪ

    • Écrit par
    • 361 mots

    Mot sanskrit (sāvitrī, l'« incitatrice ») qui désigne d'abord une formule rituelle utilisée dans la cérémonie de l'initiation (upanayana). Au moment où le jeune garçon de bonne caste atteint l'âge de raison, vers huit ans, il est introduit dans le monde des adultes...