SARDAIGNE
Un enjeu des impérialismes méditerranéens
Au xiie siècle avant J.-C., les Phéniciens débarquèrent dans l'île et, attirés par ses mines, fondèrent un certain nombre de villes dont Caliaris, l'actuelle Cagliari ; ils firent obstacle à l'installation de Grecs à Olbia, au vie siècle avant J.-C. Devenue colonie des Carthaginois, et durement exploitée par ceux-ci, la Sardaigne connut une période de terreur, et ses habitants se réfugièrent dans les montagnes. Lors des guerres puniques, elle joua un rôle stratégique important et fut occupée à deux reprises par Scipion avant d'être conquise par Rome, en 238 avant J.-C. Les Romains y construisirent des ports et des amphithéâtres, mais l'utilisèrent comme grenier à blé et comme lieu d'exil et de déportation, en dépit de la persistance du brigandage.
Comme d'autres îles de la mer Méditerranée, la Sardaigne excita les convoitises de divers peuples ; les Vandales, puis les Goths la disputèrent aux Byzantins. Victime de plusieurs raids sarrasins au viiie et au xie siècle, elle parvint à refouler les envahisseurs arabes au xie siècle avec le concours de Pise et de Gênes. Ces deux républiques exercèrent leur influence, la première sur le Sud et l'Est, la seconde sur le Nord et l'Ouest. À cette époque se constituèrent les quatre divisions administratives de l'île, ou giudicati (Cagliari, Arborée, Torres et Gallura), dirigées chacune par un giudice. Si, en 1284, les Génois l'emportèrent sur les Pisans, c'est toutefois l'influence de ces derniers qui a prédominé dans l'art sarde du xie au xiiie siècle, et en particulier dans l'architecture, comme en témoignent, entre autres, la basilique San Gavino à Porto Torres (seconde moitié du xie s.) et l'église Santa Maria del Regno à Andara (début du xiie s.).
En 1297, le pape Boniface VIII attribua la Sardaigne au roi d'Aragon Jacques II, qui en fit la conquête de 1322 à 1324. Néanmoins, la Carta de Logu, code promulgué par Éléonore d'Arborée en 1392, fut appliquée à l'île tout entière. La Sardaigne passa ensuite sous la domination espagnole qu'elle subit jusqu'au traité d'Utrecht, en 1713.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- André PALLUEL-GUILLARD : attaché de recherche au C.N.R.S.
- Pierre-Yves PÉCHOUX : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
CAGLIARI
- Écrit par Robert BERGERON
- 445 mots
- 2 médias
Port du Campidano et de la Sardaigne méridionale, chef-lieu de l'île, Cagliari a une morphologie urbaine marquée par quelques phases historiques importantes. S'il ne reste des villes phéniciennes puis romaines que quelques vestiges, le patrimoine hérité des dominations pisane et aragonaise est notable...
-
CAVOUR CAMILLO BENSO DE (1810-1861)
- Écrit par Franco CATALANO et Encyclopædia Universalis
- 3 212 mots
- 1 média
...du siècle était abandonnée, au profit d'une politique réaliste qui jouait avec les forces réelles existantes, afin d'obtenir des résultats déterminés. Par la même occasion, Cavour poursuivait cet autre but de faire sortir le royaume de Sardaigne de son isolement et de l'intégrer dans la vie européenne.... -
DELEDDA GRAZIA (1871-1936)
- Écrit par Pascaline NICOU
- 921 mots
- 1 média
Née en 1871 à Nuoro en Sardaigne, dans une famille relativement aisée, Grazia Deledda se découvre une vocation précoce pour l'écriture, et publie d'abord des nouvelles et des romans sentimentaux dans de modestes revues. En 1900, elle s'installe à Rome avec son mari. Si elle vit toujours dans le...
-
GRIMALDI LES
- Écrit par Hervé PINOTEAU
- 599 mots