SARRE

La Sarre (Saarland en allemand) est un Land allemand situé dans le sud-ouest du pays et frontalier de la France et du Luxembourg. Sa capitale est Sarrebruck. Le Land tire son nom de la rivière Sarre, qui prend sa source dans les Vosges et est un affluent de la Moselle. La Sarre ne couvre que 2 569 kilomètres carrés pour 996 000 habitants en 2017, ce qui en fait l’un des plus petits Länder d’Allemagne et le deuxième moins peuplé après Brême.

Elle s’étend des contreforts du massif de Hunsrück au nord jusqu’à la vallée de la rivière Sarre au sud et à l’est. Le bassin houiller de la Sarre, qui mesure 25 kilomètres de large et 75 kilomètres de long, s’étend pour moitié sur le territoire du Land et pour moitié dans le département français de la Moselle.

Le territoire aujourd’hui occupé par le Land a fait l’objet de découpages nombreux et complexes, notamment entre la maison de Nassau, l’évêché de Trèves et le Palatinat. Après l’arrivée des troupes françaises en 1793, la Sarre devient département français en 1797 avec Trèves pour préfecture.

Devenue prussienne en 1815 après le congrès de Vienne, la Sarre doit son essor économique et industriel du xix^e siècle à l’exploitation du charbon. Déjà au xviii^e siècle, l’exploitation des mines, la métallurgie, la porcelaine et la verrerie constituaient des activités très importantes dont la capacité d’exportation fut démultipliée avec l’ouverture en 1849 d’une voie de chemin de fer vers la vallée du Rhin.

À la suite du traité de Versailles (1919), la Sarre est administrée par la Société des Nations de 1920 à 1935. Les mines sarroises passent alors sous domination française et les profits servent aux réparations de guerre. En 1935, les Sarrois votent massivement pour un retour sous souveraineté allemande et, après la bataille de France en 1940, Sarrebruck devient la préfecture du Gau Westmark, entité administrative comprenant la Sarre, le Palatinat et la Moselle.

Après la Seconde Guerre mondiale, la Sarre est incorporée en 1947 à la zone d’occupation française avant d’obtenir un statut spécial de protectorat français. Les mines passent sous l’administration des Houillères du bassin de Lorraine et les ventes de charbon contribuent à la reconstruction de la France. Les Sarrois votent en octobre 1955 pour leur rattachement à la République fédérale d’Allemagne et la Sarre devient en 1957 un Land allemand.

Le bassin houiller de la Sarre connaît dans les années 1950 et 1960 sa plus grande période de production minière et l’expansion des secteurs de la sidérurgie puis de l’automobile dans les décennies suivantes. Ces secteurs ont aujourd’hui perdu en importance. Le Land a connu une période de dépopulation (– 13 p. 100 entre 1965 et 2015) en conséquence de la désindustrialisation. Le taux de chômage ainsi que la part des revenus faibles y sont supérieurs à la moyenne nationale, en particulier en dehors de Sarrebruck. La dernière mine de charbon, celle d’Ensdorf, a fermé en 2012, après celles de Lorraine et du Luxembourg. Les hauts fourneaux de la Völklinger Hütte ont été transformés en musée et sont depuis 1994 inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

La Sarre développe depuis plusieurs décennies des partenariats transfrontaliers toujours plus nombreux. En 2017, entre 15 000 et 20 000 travailleurs français étaient employés dans les entreprises sarroises. De même, le Land profite de la proximité de nombreux consommateurs français. Sarrebruck, moins peuplée que l’agglomération de Metz, a une surface commerciale deux fois plus grande. La Sarre est une des régions fondatrices de la « Grande Région », la structure publique de coopération transfrontalière à laquelle la Wallonie, la Rhénanie-Palatinat, la Lorraine (aujourd’hui intégrée dans la région française Grand Est) et le Luxembourg prennent part.[...]