SATELLITES ESPIONS

Les civils aussi bien servis que les militaires

Jusqu'en 1994, les satellites les plus performants en termes de résolution sont militaires : une dizaine de centimètres, alors que leurs homologues civils sont dans la fourchette de 10 à 30 mètres. Mais, cette année-là, une décision importante est prise par Bill Clinton : la directive présidentielle 23 accorde aux sociétés américaines l'autorisation de réaliser des satellites d'observation d'un mètre de résolution pour un usage commercial. Par ailleurs, comme l'a démontré Ofeq-3, de telles résolutions sont possibles avec des satellites de faible masse (de 200 à 300 kg). On voit donc des sociétés privées élaborer de tels projets. Il est vrai que les images à très haute résolution pour des besoins très divers – allant de la surveillance du trafic de drogue à celle de la pollution – font l'objet d'une demande accrue. Mentionnons tout particulièrement le satellite Ikonos de la société américaine GeoEye (auparavant Space Imaging), lancé le 24 septembre 1999, et dont les images, d'un mètre de résolution, sont stupéfiantes de précision.

L'observation spatiale est donc en pleine révolution. Les hautes performances, jadis réservées aux militaires, sont désormais accessibles aux civils, à des coûts peu élevés. Les besoins autres que militaires peuvent être satisfaits, ce qui constitue sans aucun doute un énorme avantage. Revers de la médaille : il existe cependant un risque, lié au terrorisme. C'est la raison pour laquelle les États imposent des restrictions à la vente de certaines de ces images.