- 1. De Spoutnik-1 à la National Geospatial-Intelligence Agency
- 2. Les satellites de reconnaissance pendant la guerre froide
- 3. Les nouvelles générations de satellites d'observation
- 4. La fin de l'apanage des États-Unis et de la Russie
- 5. Les civils aussi bien servis que les militaires
- 6. Les autres types de satellites espions
- 7. Bibliographie
SATELLITES ESPIONS
Les autres types de satellites espions
Outre les satellites d'observation optique, infrarouge et radar, les États-Unis ont déployé d'autres types de satellites espions : pour la détection des lancements de missiles, des sites de missiles antimissiles, des essais nucléaires, pour la surveillance des océans, pour la défense aérienne stratégique et, surtout, pour l'écoute électronique.
– Localiser les silos de missiles adverses n'était pas suffisant. Il fallait aussi pouvoir détecter leur lancement grâce à un système infrarouge capable de repérer la chaleur émise par les moteurs-fusées. En novembre 1958 commence le développement du programme de satellites d'alerte avancée (Early Warning) Midas (Missile Defense Alarm System), qui doit compléter le réseau D.E.W. (Defense Early Warning) de radars terrestres situés au nord du Canada. Une constellation de douze satellites placés sur des orbites polaires à 3 500 kilomètres d'altitude doit permettre d'obtenir une couverture totale du globe. De 1960 à 1966, neuf Midas seront mis sur orbite. Ils ne donnent cependant pas entière satisfaction : de nombreuses fausses alertes conduiront à l'abandon de ce programme à l'été de 1966. Au début des années 1970, un autre réseau, I.M.E.W.S. (Integrated Missile Early Warning System), est constitué, qui peut en outre détecter les explosions nucléaires expérimentales. Les I.M.E.W.S.-1 à 5 (1970-1975), placés sur orbite géostationnaire, constituent la première génération de satellites du programme D.S.P. (Defense Support Program). La troisième génération de ces satellites D.S.P., désignée Block 14, est opérationnelle depuis juin 1989. Ce sont des satellites de ce type, d'une durée de vie de sept à neuf ans, qui ont été utilisés durant la guerre du Golfe pour détecter le lancement des missiles sol-sol irakiens Scud afin de déclencher leur interception par des missiles sol-air Patriot. Un nouveau système d'alerte avancée, Space-Based Infrared Systems (S.B.I.R.S.), devrait être déployé.
– Au début des années 1960, les Soviétiques consentent un gigantesque effort pour la protection de leur territoire et de Moscou en particulier contre les missiles balistiques occidentaux. Un nouvel impératif s'impose donc aux Américains : détecter les sites de missiles antimissiles en U.R.S.S. Cette mission est confiée aux Samos (Satellite And Missile Observation Satellite) de l'U.S. Air Force, qui seront lancés de 1960 à 1962, date à laquelle ce programme sera abandonné, les Corona fournissant de meilleurs résultats.
– Dès le 17 octobre 1963, l'U.S. Air Force lance les premiers satellites de type Vela (« guetteur », en espagnol), chargés de détecter les explosions nucléaires dans l'espace et sur Terre, afin de contrôler le respect du traité de Moscou du 25 juillet 1963 sur l'interdiction partielle des essais nucléaires. Ces satellites de 220 kilogrammes, lancés par deux, sont placés sur une orbite quasi circulaire vers 100 000 kilomètres d'altitude. Le programme Advanced Vela prendra la suite de 1965 à 1970.
– Les satellites de surveillance des océans N.O.S.S. (Navy Ocean Surveillance Satellite), apparus en 1971, parfois désignés Parcae (Parques), Classic Wizard ou White Cloud, sont placés sur des orbites circulaires à 1 100 kilomètres. Détectant la position des navires par radio-interférométrie, il sont constitués d'un satellite principal relié à plusieurs sous-satellites par des câbles de plusieurs centaines de mètres. La dernière génération, dénommée Triplet, utilise des détecteurs infrarouges pour la défense des navires contre les avions à long rayon d'action.
– À la fin des années 1990, les États-Unis ont accru leur capacité de défense aérienne stratégique, notamment au-dessus de l'Arctique, en plaçant sur orbite circulaire à 900[...]
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Écrit par
- Jacques VILLAIN : membre de l'Académie de l'air et de l'espace et de l'International Academy of Astronautics, ancien président de l'Institut français d'histoire de l'espace
Classification
Média
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