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SATŌ EISAKU (1901-1975)

Haut fonctionnaire au ministère du Chemin de fer pendant la Seconde Guerre mondiale, puis vice-ministre des Transports en 1947-1948, Satō Eisaku commence en 1949 sa carrière politique comme membre du Parti libéral-démocrate de Yoshida Shigeru qu'il avait joint en 1945 ; il devient alors secrétaire du chef de cabinet du Premier japonais, puis occupe plusieurs postes de ministre aux Postes et Télécommunications (1951-1952), à la Construction (1952-1953) puis aux Finances (1958-1960), lorsque son frère aîné, Kishi Nobusuke, est Premier ministre ; il occupera quelque temps les fonctions de secrétaire de son parti (1953-1960).

Issu de la classe bureaucratique et disciple de Yoshida, il se différencie des politiciens de parti par le style qu'il impose. Après avoir été au Commerce et à l'Industrie, puis à l'Agence de la science et de la technologie, il succède en 1964 au Premier ministre, Ikeda Hayato. Tout en reprenant à son compte les mots d'ordre les plus connus de celui-ci, « développer la croissance de l'économie pour doubler le P.N.B. en dix ans » et « mener une politique fondée sur la patience et la générosité », il poursuit la politique de conquête des marchés extérieurs et conclut notamment un important accord avec la Corée du Sud en 1966. En politique extérieure, il s'appuie résolument sur l'allié américain et renouvelle, en 1970, le traité de sécurité nippo-américain. Par contre, ses huit années de direction des affaires sont marquées par une montée des oppositions intérieures. Après la vague de grèves occasionnée par la récession de 1964-1965, il doit affronter l'opposition des habitants d'Okinawa à la perpétuation de l'occupation américaine de l'île. Si l'accord conclu en 1972, et qui rattache Okinawa au Japon, permet de désamorcer dans une large mesure le mouvement, celui-ci trouve de nouveaux aliments dans le maintien des bases américaines sur l'île. Enfin, l'hostilité de Satō envers la république populaire de Chine lui fait perdre l'appui d'une partie du patronat, favorable à la normalisation des rapports avec Pékin, et entraîne en 1972 son remplacement par Tanaka Kakuei. Satō a reçu en 1974 le prix Nobel de la paix.

— Yugi SATO

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