SAULE BLANC
Arbre médicinal de premier plan, connu depuis des millénaires, le saule blanc (Salix alba L. ; salicacées) était pour Dioscoride (ier s.) hémostatique et contraceptif. D'après Galien (iie s.), peu de médicaments avaient autant d'usages que la sève de saule. Très employé à la Renaissance, particulièrement comme anaphrodisiaque (Daléchamps, Dodoëns), il fut réputé fébrifuge au xviiie siècle et au début du xixe, où l'on considérait encore son écorce comme le produit européen le plus proche du quinquina. Riche de 15 p. 100 de tanin, cette écorce (rameaux de 2-3 ans) se caractérise surtout par la présence de salicoside, hétéroside se dédoublant par hydrolyse en glucose et saligénol (ou alcool salicylique). Ce dernier, par oxydation, donne l'aldéhyde, puis l'acide salicylique. Par ses composants, l'écorce de saule est un peu une aspirine végétale, moins active sans doute que l'acide acétylsalicylique de synthèse, mais cependant douée d'un réel pouvoir antithermique et antinévralgique, auxquels s'ajoutent des effets toniques et astringents. Un vin tonique (50 g d'écorce pour un litre de vin blanc ; laisser macérer une semaine, passer) est utilisé (deux verres à bordeaux par jour) dans l'anorexie, l'insuffisance digestive, les gastralgies avec hyperacidité, la diarrhée chronique, la leucorrhée. En poudre fébrifuge, on administre 4 à 8 grammes avant les repas, dans de la confiture, une infusion, etc. (fièvres périodiques, grippe ; utile aussi dans les douleurs rhumatismales, certaines dermatoses ; action vermifuge). Les chatons (mais aussi l'écorce selon certains auteurs) ont des effets antispasmodiques et sédatifs intéressant spécialement la sphère génitale : leur infusion (5 g par tasse ; contact 10 mn ; 3 à 4 fois par jour) s'indique utilement dans la dysménorrhée, l'éréthisme génital des deux sexes, l'angoisse, l'insomnie, les douleurs lombo-pelviennes, les névralgies faciale et urétrale ; la teinture (25 à 30 gouttes, 3 fois par jour) ou l'extrait fluide (1 ou 2 cuillerées à café au coucher) ont une action plus sûre.
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Écrit par
- Pierre LIEUTAGHI : écrivain, lauréat de la Société botanique de France
Classification
Autres références
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SALICALES
- Écrit par André CHARPIN
- 1 310 mots
- 3 médias
...L. Les deux autres groupes renferment la majorité des saules d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord. Parmi les plus connus, on citera Salix alba L. ssp. vitellina (L.) Arcang., Salix viminalis L., Salix purpurea à feuilles étroites et rameaux souples, tous trois utilisés comme osiers....