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SAXE (histoire)

Allemagne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Allemagne : carte administrative

L'électorat de Saxe, qui possédait au temps du Saint Empire romain germanique la dignité impériale, devint un royaume en 1806. Il fut partagé au congrès de Vienne en 1815 : la majeure partie de son territoire revint à la Prusse, et la Thuringe fut alors politiquement détachée de la Saxe. Le reste du territoire se maintint sous forme de royaume, puis d'État libre de Saxe jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale où il fut incorporé dans le territoire de la République démocratique allemande. Le terme de Saxe fut donné à cet ensemble, qui couvre en fait des terres très différentes de celles qui, à l'origine, portaient ce nom. Lorsque l'Allemagne retrouve son unité, en 1990, elle donne le nom de Saxe à trois Länder : la Saxe, avec Dresde pour capitale, la Saxe-Anhalt, avec Magdebourg, et la Basse-Saxe, avec Hanovre. Par une longue et difficile évolution, dont on peut situer le début à la chute d'Henri le Lion (1180), les limites du pays se sont déplacées lentement vers le sud-est.

Les origines (VIe-XIe s.)

Depuis le vie siècle, l'Empire franc était en contact avec les Saxons, qui étaient parvenus, à l'ouest, jusqu'à la basse vallée du Rhin et, au sud-est, jusqu'en Thuringe. Le premier, Charlemagne réussit après de rudes combats, de 772 à 804, à incorporer les provinces saxonnes de Westphalie, d'Engern et d'Ostphalie dans l'empire des Francs. Les évêchés francs et les abbayes occidentales participèrent activement à l'implantation de l'administration en créant des sièges épiscopaux et des monastères en Saxe. En outre, les liens que noua la noblesse saxonne avec les familles de l'aristocratie franque contribuèrent à la réussite de la politique des Carolingiens. Au cours du ixe siècle, les Liudolfinger, famille alliée à la grande noblesse franque et à la maison impériale, se trouvent à la tête du duché de Saxe, qui vient d'être fondé. En 919, le duc Henri de Saxe est élu roi de la partie orientale de l'Empire. Sous son règne fut entreprise la conquête des territoires situés à l'est, c'est-à-dire des terres slaves, au-delà de la ligne formée par l'Elbe et la Saale. Fait capital pour l'histoire de la région, il fonde en 929, en plein pays slave, la forteresse de Meissen.

Son fils, l'empereur Otton Ier, poursuivit cette politique vers l'est (Ostpolitik). À Magdebourg était fondée en 937 l'abbaye Saint-Maurice, qui devait être le centre des efforts missionnaires en terre slave, entre l'Elbe, la Saale et l'Oder. En 968, Magdebourg devenait archevêché, tandis qu'étaient créés les évêchés de Merseburg, de Meissen et de Zeitz. C'est à peu près à la même époque qu'apparaissent les margraviats, ou marches de l'Est, dont seule celle de Meissen put se maintenir. Son nom, « Mark Meissen » (ou Misnie), est mentionné pour la première fois en 1046. Dans le nord de la Saxe, une autre marche est créée en guise de protection contre les Wendes, les Danois et les Normands ; elle fut le berceau du duché saxon des Billung.

Sous le règne des héritiers d'Otton Ier, les territoires nouvellement conquis furent plusieurs fois menacés. Il fallut attendre Conrad II pour qu'en 1031 la sécurité fût définitivement assurée.

La marche de Meissen resta jusqu'en 1046 entre les mains des Ekkehardinger. Après leur disparition, elle revint à la maison de Weimar-Orlamünde, et enfin, en 1067, aux Brunons de Brunswick. Lors de la querelle des Investitures, la Saxe fut le théâtre d'âpres combats. Wiprecht von Groitzsch, gendre du roi Wratislav de Bohême, soutenait Henri IV. Il réussit à établir, au nord-ouest de la Saxe, autour des châteaux forts de Groitzsch et de Leisig, une position forte. Sa femme lui avait apporté en dot le pays de Nisani (autour de Dresde) sur l'Elbe et la Haute-Lusace avec[...]

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Écrit par

  • : attaché de recherche à l'institut historique allemand, Paris

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Médias

Allemagne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Allemagne : carte administrative

<it>Nymphe</it> (détail), B. Permoser - crédits :  Bridgeman Images

Nymphe (détail), B. Permoser