- 1. Récit et discours de la science-fiction
- 2. De l'utopie au « meilleur des mondes »
- 3. Une galaxie littéraire
- 4. L'éclatement du genre
- 5. Des mondes hybrides
- 6. Du monde entier
- 7. La science-fiction francophone
- 8. Uchronies, le passé revisité
- 9. Univers graphiques et cinématographiques
- 10. Bibliographie
- 11. Sites internet
SCIENCE-FICTION
Des mondes hybrides
La littérature de science-fiction a changé, comme ses lecteurs. Ayant largement rompu avec la conception d’un âge d’or technologique héritée du xixe siècle, elle ne se limite plus aux histoires de conquêtes, de guerres lointaines et de vaisseaux intergalactiques qui, au temps de la prééminence américaine, ont marqué un âge d’or du genre. Surtout, elle n’est plus présentée comme dessinant les lignes de notre futur et servant de matrice uniforme à tous les auteurs. Elle s’est frottée à d’autres cultures, d’autres traditions. Elle a aussi évolué en empruntant à la new wave britannique et en présentant une écriture plus travaillée et plus inspirée. La relève des magazines par les romans a également favorisé, à partir des années 1980, l’émergence d’univers plus riches, mêlant les nouvelles technologies, les thèmes japonisants et la mafia, comme le fait l’Américain William Gibson dans Neuromancien(1984), roman phare du cyberpunk. Dans cet univers situé dans un futur proche, la drogue s’associe à la lutte pour contrôler des informations et promeut la figure du hacker dans un milieu dirigé par des transnationales. Nourri notamment de l’œuvre de P. K. Dick, le genre du cyberpunk a aussi inspiré des films comme la saga Matrix (1999-2003).
Parallèlement se développait le steampunk, qui utilisait le « rétro-futurisme ». On atterrit alors dans des mondes historiques connus : c’est le cas par exemple de la trilogie filmique Retour vers le futur (1985-1990). Cela donne une vision du passé tel qu’on l’imagine – soit de nos jours, soit dans le futur – et une très grande liberté. On y provoque des rencontres où le Londres de Sherlock Holmes voisine avec les Rolling Stones. Cela débouche aussi sur des uchronies, où le possible est généré à partir d’un donné historique : que se serait-il passé si Napoléon avait été tué sur le pont d’Arcole, si Hitler était demeuré un peintre du dimanche, etc. On y rencontre aussi des mondes cataclysmiques en train d’être détruits par la guerre nucléaire, les épidémies, une humanité confrontée à la survenue d’une race nouvelle, comme dans Les Enfants de Darwin (2002) de Greg Bear. On y trouve de nombreux mondes post-apocalyptiques : nucléaires, écologiques avec la montée des océans, technologiques comme dans le film Wall-E(2008). Signe de leur succès, ces romans et ces films donnent souvent lieu à des séries télévisées, des bandes dessinées, et se développent également dans de nombreux jeux vidéo.
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Écrit par
- Roger BOZZETTO : professeur émérite de l'université d'Aix-Marseille-I
- Jacques GOIMARD : historien de la science-fiction
Classification
Médias
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