Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SCIENCE (notions de base)

Article modifié le

Le progrès dans les sciences

L’intérêt de la philosophie pour les sciences tient également au fait que celles-ci constituent le seul savoir cumulatif. Il n’y a qu’en science qu’on peut parler de « progrès » : qu’il existe ou non un progrès dans les arts, en morale, en politique, cela fait l’objet d’un débat sans fin. Le progrès scientifique est le seul progrès indubitable, vérifiable par tous.

Au xixe siècle, Auguste Comte (1798-1857) s’est efforcé de donner une formulation scientifique à ce mouvement, en qualifiant de « loi des trois états » la progression globale du savoir humain. Partant de l’état théologique, dans lequel les hommes expliquaient tout par des interventions divines, l’humanité serait passée à l’état métaphysique, simple généralisation abstraite du premier état, pour atteindre enfin l’état scientifique ou positif, dans lequel les hommes, par « l’usage bien combiné du raisonnement et de l’observation », parviennent à mettre en évidence les lois effectives des phénomènes, c’est-à-dire « leurs relations invariables de succession et de similitude » (Cours de philosophie positive, première leçon, 1830).

Les sciences progressent à la fois dans les théories qu’elles élaborent, qui deviennent toujours plus fines, plus précises, et dans les appareils de mesure qu’elles utilisent : « Une science a l’âge de ses instruments », résume Gaston Bachelard. En effet, sans l’amélioration constante des appareils dont usent les savants, les décimales évoquées par Paul Valéry (1871-1945) quand il définit le progrès scientifique par la locution « quelques décimales vérifiables de plus », échapperaient à toute vérification et demeureraient étrangères au savoir objectif.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires

Classification