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SCLÉROSE EN PLAQUES

Premiers symptômes

Le diagnostic de SEP est évoqué sur des arguments de dissémination temporelle (au moins deux épisodes séparés dans le temps) et spatiale (deux anomalies non expliquées par l'atteinte d'une même région anatomique), et sur l'absence d'un autre diagnostic susceptible d'expliquer la symptomatologie clinique. Les critères diagnostiques actuels offrent à l'IRM une place de choix. En effet, une analyse rigoureuse des caractéristiques lésionnelles, ou de leur évolution dans le temps, permet aujourd'hui de répondre aux conditions du diagnostic positif et différentiel.

Les premiers signes sont variables, isolés ou associés entre eux. Les plus fréquents sont les troubles moteurs (40 %). La faiblesse musculaire peut n'apparaître qu'à la marche ou à l'effort (pieds qui accrochent ou raideur). L'hémiplégie inaugurale n'est pas habituelle dans la SEP. De 25 à 30 % des cas sont atteints de troubles sensitifs : sensation de fourmillement, picotement, engourdissement, brûlure, ruissellement, « peau cartonnée ». Les symptômes sont souvent intenses, et contrastent avec la discrétion des signes constatés à l'examen clinique. Le signe de Lhermitte se traduit par des sensations de décharges électriques le long de la colonne vertébrale, qui apparaissent à la flexion de la tête.

La baisse de la vision est le plus souvent unilatérale et douloureuse. Il s'agit, dans 70 % des cas, d'une neuropathie optique à fond d'œil normal. Elle inaugure la maladie dans 20 % des cas. La baisse de la vision débute progressivement par un flou visuel qui s'aggrave en quelques heures ou quelques jours, évoluant rarement vers la cécité. S'y associe un trouble de la vision des couleurs et des contrastes. Les troubles de l'oculomotricité (10 % des cas) s'expriment sous la forme d'une diplopie binoculaire, le plus souvent en sens horizontal. L'ophtalmoplégie internucléaire antérieure peut se manifester sous la forme d'un flou visuel ou d'une diplopie dans les mouvements latéraux rapides. Elle est rarement inaugurale, mais évocatrice du diagnostic.

Les troubles de l'équilibre et de la coordination des mouvements par atteinte du cervelet sont rarement inauguraux : maladresse des gestes (difficultés à saisir les objets et à écrire), démarche instable. D'autres symptômes sont encore plus rares au début : troubles génito-sphinctériens (envie fréquente, incontinence, difficultés à vidanger la vessie), constipation, troubles sexuels (difficulté d'érection chez l'homme, douleurs et altérations sensitives chez la femme). Certains symptômes plus généraux sont constatés dès le début de la maladie : difficultés de concentration et de l'attention, troubles de la mémoire, syndrome anxio-dépressifs, fatigue.

Ainsi on parle aujourd'hui de présentation clinique mono- ou plurisymptomatique, et le premier événement clinique est appelé syndrome clinique isolé (SCI). Il conduit en règle à la réalisation d'une IRM cérébrale ou médullaire.

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Écrit par

  • : professeur des Universités, praticien hospitalier

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