SCLÉROSE EN PLAQUES
Traitement de la SEP
On distingue le traitement des symptômes, le traitement de la poussée et le traitement de fond. Les formes agressives peuvent bénéficier d'un traitement immunosuppresseur. La rééducation et la prise en charge psychologique sont importantes.
Le traitement symptomatique améliore la vie quotidienne des patients. Ainsi sont considérés le traitement des troubles sensitifs, de la raideur, du tremblement, des troubles génito-sphinctériens, de la fatigue, des troubles de l'humeur.
Le traitement des poussées associe le repos à la corticothérapie intraveineuse de durée brève (méthyl-prednisolone à fortes doses, de 3 à 5 grammes sur 3 à 6 jours). L'objectif du traitement est de réduire l'intensité et la durée de la poussée.
Le traitement de fond comprend aujourd'hui deux classes thérapeutiques : les immuno-modulateurs et les immuno-suppresseurs. Les immuno-modulateurs injectables sont indiqués chez des patients ambulatoires ayant une forme de SEP avec poussées. Deux classes sont actuellement disponibles : les interférons et l'acétate de glatiramère. Ils réduisent la fréquence et la sévérité des poussées cliniques, et l'accumulation des nouvelles lésions en IRM. Ces traitements sont indiqués dans les formes RR de SEP avec au moins deux poussées dans les deux ou trois années précédentes.
Ces traitements peuvent être débutés dès le stade de SCI, si l’IRM confirme le caractère actif de la maladie. Chez des patients atteints d'une forme SP avec poussées surajoutées, certains interférons peuvent être proposés, sachant que les effets secondaires principaux sont le syndrome pseudo-grippal, les réactions aux points d'injection, et la toxicité biologique.
L'acétate de glatinamère, administré par voie sous-cutanée, peut entraîner des palpitations, et plus rarement une sensation de difficultés respiratoires nécessitant l'arrêt du traitement.
Un immunomodulateur par voie orale vient d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché en Europe et est commercialisé en France depuis 2014. Il s’agit du diméthylfumarate, indiqué dans la SEP rémittente. Un autre traitement oral est également disponible depuis juin 2014 dans ces mêmes formes, le terriflunomide, classé parmi les immunosuppresseurs spécifiques
Certaines formes de SEP sont très actives et nécessitent la mise en route d'un traitement immunosuppresseur. La mitoxantrone est de moins en moins utilisée. Deux autres traitements sont actuellement indiqués dans ces formes : des anticorps monoclonaux, comme le natalizumab (perfusions mensuelles), et d’autres, de puissants immunosuppresseurs comme le fingolimod, administré par voie orale.
Les autres mesures thérapeutiques comprennent la rééducation et la prise en charge psycho-sociale. La kinésithérapie active s'effectue en dehors des poussées, en respectant la fatigue. En cas de dysarthrie et de troubles de la déglutition, une rééducation orthophonique est nécessaire.
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Écrit par
- Ayman TOURBAH : professeur des Universités, praticien hospitalier
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