SÉCRÉTIONS ANIMALES
Excrétion et sécrétion
Les phénomènes d'excrétion ne doivent pas être envisagés comme les reflets d'une simple élimination de substances nocives pour la cellule. Ils correspondent en fait à l'aboutissement de chaînes et de cycles de réactions métaboliques souvent complexes et nécessaires à l'économie cellulaire. Si l'on prend comme exemple l'excrétion cellulaire de l' ammoniac, on constate que la production de cette substance met en œuvre des réactions enzymatiques diverses et entraîne pour les cellules des conséquences physiologiques importantes. Dans le muscle, les quantités d'ammoniac libéré sont accrues au cours des exercices physiques, de la fatigue, de la tétanisation et de l'ischémie. La principale source d'ammoniac dans le muscle est fournie par une réaction que catalyse une enzyme, l'adénylate désaminase ; un nucléotide purique, l'adénosine monophosphate (AMP), est transformé en inosine monophosphate (IMP) et en ammoniac, qui est excrété. Par la suite, l'inosine monophosphate est successivement reconverti en adénylsuccinate, puis en adénosine monophosphate, qui pourra fournir de nouveau de l'ammoniac ; ainsi se trouve réalisé un cycle des nucléotides puriques, générateur d'ammoniac. Cependant, dans le même tissu, l'aspartate, un acide aminé, en s'insérant dans le cycle des nucléotides puriques, peut constituer une source supplémentaire d'ammoniac. Outre l'élimination d'un produit toxique pour la cellule musculaire, ces processus de production et d'excrétion de l'ammoniac peuvent contrôler la glycolyse ainsi que le métabolisme intermédiaire et assurer une régulation du taux intracellulaire des divers adénines nucléotides, y compris l'adénosine triphosphate. Par là même, ils vont exercer une influence décisive sur la contraction musculaire.
Dans le cerveau, qui est particulièrement sensible dans son fonctionnement à l'accroissement de la concentration en ions ammonium, la situation est très différente de celle du muscle. En effet, la quantité d'ammoniac formée est largement supérieure à celle que pourrait fournir à lui seul l'adénosine monophosphate. La source majeure d'ammoniac est constituée par des acides aminés qui sont désaminés au cours des cycles rapides qu'effectue le petit nombre de molécules de nucléotides puriques. En outre, une partie de l'ammoniac produit n'est pas excrétée dans le milieu intérieur, mais entre dans la synthèse de la glutamine. Ainsi, dans le tissu cérébral, les réactions métaboliques impliquées dans la production et l'excrétion de l'ammoniac pourraient jouer un rôle dans les transports ioniques qui conditionnent la conduction et la transmission de l'influx nerveux.
Tandis que, dans un organisme vivant, toutes les cellules sont amenées à excréter des déchets métaboliques nocifs, seul un nombre limité d'entre elles se sont différenciées en vue d'accomplir la synthèse, le stockage éventuel et la libération de produits nécessaires à la croissance et à la santé de l'individu.
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Écrit par
- Bernard DROZ : professeur à l'université de Lausanne
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