SÉCURITÉ ROUTIÈRE
L' homme ne s'est jamais autant déplacé et, pour cela, il utilise le plus souvent l'automobile. Les connaissances sur le risque routier existent et, en dehors de leur développement, toujours nécessaire, il est fondamental de les diffuser et de les partager afin d'orienter les décisions à prendre en termes de sécurité routière, que ces dernières soient d'ordre technique ou appartiennent au champ de la responsabilité publique. Si l'homme aspire à optimiser le partage transport collectif-transport individuel, il ne peut se résigner à mettre en balance sa liberté quotidienne avec le risque immédiat en termes de sécurité routière ou le risque à moyen et long terme sur le plan environnemental.
La sécurité routière est un domaine de responsabilités partagées qui concerne les pouvoirs publics, nationaux et territoriaux, mais aussi les industriels et, bien évidemment, l'ensemble des usagers. Elle est réglée par de nombreuses lois et normes.
État des lieux : l'accidentologie
En France
L' accident de la route est la troisième cause de mortalité violente, après les accidents de la vie courante (en grande partie des chutes accidentelles) et les suicides. C'est la première cause de mortalité dans la tranche d'âge des 15-30 ans. En 2007, la route a tué 4 838 personnes et en a blessé près de 107 000, dont 40 000 ont été hospitalisées. Sur la base d'une évaluation du prix de la vie humaine d'un million d'euros, les économistes du transport évaluent le coût global de l'insécurité routière en France (coût des dommages matériels compris) à 25,4 milliards d'euros en 2007. Autrement dit, l'insécurité routière demeure un problème de société et de santé publique même si l'analyse des progrès montre que le risque d'être tué dans un accident de la route a été divisé par 7,5 (division par 3 du nombre des tués sur la route ; multiplication par 2,5 du kilométrage parcouru) entre 1970 et 2005 (fig. 1).
Sur la route, un usager en situation de conduite ou un piéton est constamment soumis ou se plonge lui-même dans des conditions qui vont perturber la sécurité de son déplacement et de celui de ses passagers. Comprendre ces conditions est un préalable pour les corriger ou pour en créer de nouvelles qui vont favoriser la mobilité routière et en accroître la sécurité.
Une analyse simple du système de circulation révèle que celui-ci est formé d'un ensemble d'usagers, motorisés et non motorisés, qui se déplacent sur des routes et que ces déplacements s'effectuent dans un environnement général et dans certaines conditions de circulation que l'usager ne maîtrise pas (trafic, météo, signalisation temporaire, travaux...). Ces déplacements sont réglementés par le code de la route. Chaque usager, motorisé ou non, est donc censé réguler sa conduite ou son déplacement en fonction de la réglementation générale en vigueur – que l'usager, motorisé au moins, est supposé connaître puisqu'il a obtenu un titre de circulation : le permis de conduire –, de la situation temporaire dans laquelle il se trouve (réseau emprunté, motif du déplacement, type de véhicule conduit...) et de la présence d'autres usagers au même moment et au même endroit.
La diversité des composants du système de circulation montre bien que l'usager n'est pas responsable de tout. Ce n'est pas lui qui construit les routes et les véhicules, ce n'est pas lui qui choisit les conditions météorologiques, la densité du trafic, la présence de travaux, la signalisation manquante, etc. En revanche, c'est à l'usager de prendre les décisions qui s'imposent en fonction de ce qu'il rencontre sur la route. Les véhicules qu'on lui vend ou le réseau routier qu'il emprunte, voire la gestion de la circulation, doivent accroître sa sécurité et lui permettre d'optimiser ses décisions,[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Yves LE COZ : directeur de la politique Sécurité routière, Renault
- Yves PAGE : chargé de mission, direction des technologies automobiles avancées, Renault
Classification
Autres références
-
AUTOMOBILE - Conception
- Écrit par Jean-Paul MANCEAU , Alfred MOUSTACCHI et Jean-Pierre VÉROLLET
- 10 562 mots
- 7 médias
Lasécurité intégrée concerne, d'une part, la sécurité passive, qui a pour objectif de protéger les occupants ou le piéton quand l'accident se produit, et, d'autre part, la sécurité active, qui consiste à éviter l'accident ou à réduire les vitesses d'impact. L'observation continue et sur une longue... -
CITROËN 2 CV
- Écrit par Mathieu FLONNEAU
- 1 478 mots
- 2 médias
La succession de la 2 CV, véhicule devenu obsolète en termes de sécurité active et passive, a été très difficile à assumer comme l’atteste le semi-échec de la Dyane (1,4 million d’exemplaires vendus), lancée en 1968 et abandonnée en 1983. Plusieurs déclinaisons de carrosseries en berline et fourgonnette,... -
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (IA)
- Écrit par Jean-Gabriel GANASCIA
- 5 584 mots
- 5 médias
On a beaucoup glosé sur la question des voitures autonomes. L’expérience de pensée selon laquelle les ingénieurs qui programment une voiture devraient froidement choisir entre l’option d’écraser cinq jeunes gens insouciants traversant la rue au feu vert ou celle de sacrifier la vie du passager du véhicule... -
MOTO
- Écrit par Simon PALATCHI
- 3 588 mots
- 3 médias
...japonais, c'est le début d'une course à la puissance, qui perdure de nos jours. Les motos deviennent de plus en plus puissantes et de plus en plus rapides. Débutent alors les grandes campagnes de sécurité routière, visant à ce que les motards se protègent au mieux (port du casque obligatoire, incitation... - Afficher les 8 références