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SÉDIMENTOLOGIE

Sédimentation marine

Sédiments marins : répartition - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sédiments marins : répartition

Les océans sont les principales régions de sédimentation actuelle ; si les variations rapides de milieu qui caractérisent l'ère quaternaire introduisent dans la disposition actuelle des sédiments une variété qui avait été inconnue au cours de la plupart des périodes antérieures, les sédiments marins n'en sont pas moins beaucoup plus monotones que les sédiments continentaux, et de vastes aires présentent une homogénéité remarquable quant à la composition et à l'épaisseur des dépôts.

Les océans reçoivent des terres émergées une grande masse de sédiments, apportés soit par l'intermédiaire des eaux courantes, soit par les vents. Le mode d'introduction de ces matériaux dans le milieu océanique, ponctuel dans le premier cas, diffus dans le second, règle la répartition des sédiments marins terrigènes. Mais une part encore plus importante des sédiments marins a été produite dans le milieu marin lui-même, soit par la précipitation chimique d'éléments dissous, soit parce que ces éléments dissous ont été extraits de l'eau de mer par des organismes vivants. Comme la plupart des éléments dissous proviennent initialement de la lithosphère, c'est presque entièrement aux dépens des continents que les océans se comblent peu à peu de sédiments. Le processus aboutirait à un nivellement général si une masse à peu près équivalente de sédiments marins n'étaient pas incorporés progressivement aux continents par le jeu des mouvements orogéniques affectant les marges continentales.

Modes de transport des sédiments marins

Les aires de sédimentation des divers types de dépôts océaniques sont déterminées par les possibilités d'accès, d'une part, et par les possibilités de maintien, d'autre part. Or, les éléments introduits dans l'océan mondial, et destinés à former plus tard les sédiments marins, peuvent, à partir des embouchures de fleuves ou de glaciers, ou à partir de la surface, être répartis vers les diverses régions du fond selon trois types de processus.

Le cheminement au ras du fond est particulièrement actif dans le milieu littoral, où la dérive, qui est essentiellement l'œuvre des houles, étale latéralement les matériaux grossiers ou sableux de part et d'autre des points d'introduction en milieu marin (embouchures et falaises). Il reste efficace, même à contre-pente, sur les plateaux continentaux, où les houles les plus longues ont un effet saisonnier et où les courants, et notamment les courants de marée, affectent les sables et les vases. Au-delà de la profondeur d'action des houles longues, les déplacements sur le fond paraissent n'affecter que certains itinéraires vers lesquels les sédiments se concentrent, et par lesquels ils dévalent, en masse et lors d'événements « catastrophiques », l'escarpement continental. Le long des canyons, ils acquièrent une vitesse leur permettant de se répandre sur les plaines abyssales, insuffisante toutefois pour qu'ils y puissent, sauf à proximité du débouché des canyons, escalader des contre-pentes. Enfin, dans les plaines abyssales, les sédiments boueux et gorgés d'eau semblent soumis à une reptation en nappe qui tend à réduire toutes les pentes à des valeurs infimes, en étalant presque parfaitement le remplissage des dépressions.

Les sédiments les plus fins ne peuvent pas se maintenir sur le fond à proximité du littoral, où l'agitation est trop grande lorsqu'il ouvre vers le large. C'est en suspension qu'ils sont transportés, et ils suivent les déplacements de l'eau jusqu'à ce que les courants les fassent parvenir dans des zones calmes où leur décantation est possible. Tantôt le dépôt est possible dans les replis du littoral, à l'abri des houles, où se forment les marais maritimes ; tantôt c'est grâce à la profondeur que les sédiments fins[...]

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des sciences de l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, directeur du laboratoire de géologie de l'École normale supérieure de Paris
  • : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
  • : ancien conseiller scientifique à l'Institut français du pétrole

Classification

Médias

Graphique empirique de Hjulström - crédits : Encyclopædia Universalis France

Graphique empirique de Hjulström

Sédiments marins : répartition - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sédiments marins : répartition

Répartition des sédiments - crédits : Encyclopædia Universalis France

Répartition des sédiments

Autres références

  • ANTHROPOCÈNE

    • Écrit par
    • 2 711 mots
    • 2 médias
    ...lequel il est identifié doit présenter un marqueur stratigraphique (biologique ou non) qui permette de reconnaître la limite inférieure de l’étage. La   sédimentation doit y être continue, de préférence marine, sans changement de faciès (aspect des couches caractéristique du paléoenvironnement, c’est-à-dire...
  • BOURCART JACQUES (1891-1965)

    • Écrit par
    • 589 mots

    Naturaliste de formation, Jacques Bourcart consacra une grande partie de sa vie à la géologie classique en y faisant preuve d'un esprit novateur et anticonformiste. Au cours de ses recherches sur le Quaternaire du Maroc, il aborda les problèmes littoraux et écrivit une œuvre d'une profonde réflexion...

  • CANYONS SOUS-MARINS

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    ...vallées majeures creusées dans les marges continentales jusqu'au pied des pentes. On pourrait, en premier lieu, proposer une classification fondée sur la dynamique sédimentaire et l'évolution des canyons. Elle comprendrait deux grandes divisions : d'une part, les canyons actifs, caractérisés par des remaniements...
  • CAYEUX LUCIEN (1864-1944)

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    Géologue français ; tout d'abord orienté vers l'enseignement, Lucien Cayeux fait trois ans d'École normale, puis il part pour Lille, où il préparera une licence de sciences. Après cinq ans d'assistanat à la faculté des sciences de Lille, il rejoint l'École des...

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