SÉDIMENTOLOGIE
Les produits sédimentaires et leur signification
L'étude des sédiments et des roches sédimentaires s'effectue à plusieurs échelles. À l'échelle de l'échantillon (macroscopique et microscopique), la description d'une roche ou d'un sédiment porte sur deux points de vue essentiels : l'architecture (structure et texture) et les compositions minéralogique, chimique et, éventuellement, paléontologique. Ces points de vue sont le plus souvent liés. Par exemple, la texture des argiles (taille des particules de l'ordre du micromètre) résulte de leur composition (minéraux argileux). À l'échelle du bassin sédimentaire, les méthodes cherchent à décrire, d'une manière scientifique et, si possible, quantitative, la répartition des sédiments, aussi bien dans le sens vertical que latéral, afin d'en dégager des lois. La sédimentologie rejoint alors la stratigraphie.
L'examen des échantillons
L'étude des sédiments actuels et celle des roches sédimentaires seront ici traitées ensemble. La méthodologie générale est en effet la même dans les deux cas ; seules les techniques, dont certaines même ne sont pas particulières à la sédimentologie, peuvent différer. De ce dernier point de vue, il est d'ailleurs préférable, pour désigner les produits analysés, de parler de matériaux meubles (la majorité des sédiments actuels) et de matériaux consolidés (presque toutes les roches sédimentaires), sans oublier que, parmi les seconds, certains se prêtent à une désagrégation permettant d'étudier un ou plusieurs des caractères de leurs éléments constitutifs.
On distingue, du point de vue architectural, deux caractères principaux :
– la structure, qui concerne la disposition des couches sédimentaires ;
– la texture, qui concerne les éléments constitutifs : leur taille et leur disposition (granulométrie) ; leur forme et leurs caractères de surface ; leur état meuble ou consolidé.
La plupart des roches sédimentaires sont un mélange de deux fractions principales :
– une fraction détritique ou biodétritique, formée de débris apportés mécaniquement sur leur lieu de dépôt ;
– une fraction chimique ou biochimique, transportée en solution ou résultant de l'action d'organismes. Le ciment des roches conglomérées appartient généralement à la fraction chimique.
Échantillonnage
Les procédés de prise d'échantillon diffèrent beaucoup selon que l'on se propose d'étudier des sédiments actuels ou des roches sédimentaires, sur terre ou dans les mers (cf. océan et mers - Géologie sous-marine, terrain [géologie]). La densité de l'échantillonnage varie avec l'objet. Dans une coupe verticale de terrain, par exemple, on prélève un échantillon généralement à chacun des bancs remarquables et, latéralement, pour chaque niveau, chaque fois qu'il y a des variations ; c'est l'échantillonnage méthodique. On peut également prélever un échantillon à intervalles fixes, par exemple : 10, 20 ou 50 cm ; c'est l'échantillonnage systématique.
Quelques règles sont à observer. On doit prélever un échantillon d'autant plus gros que la taille des éléments qui le composent est plus grande. Il faut également éviter d'effectuer des prélèvements dans la zone d'altération superficielle ou dans une zone trop tectonisée.
Étude de la structure
Une des caractéristiques des sédiments et des roches sédimentaires est d'être le plus souvent stratifiés, chaque mode de stratification, ainsi que ses éléments de détail ou « figures sédimentaires », ayant une signification génétique (cf. roches - Roches sédimentaires, roches - Structurologie).
Stratifications
Les stratifications traduisent des changements dans la sédimentation, chaque strate correspondant à un dépôt sédimentaire homogène différent des dépôts[...]
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Écrit par
- André JAUZEIN : professeur à la faculté des sciences de l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, directeur du laboratoire de géologie de l'École normale supérieure de Paris
- Jean-Pierre PINOT : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
- André VATAN : ancien conseiller scientifique à l'Institut français du pétrole
Classification
Médias
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