SÉGESTE
Capitale des Élymes, à l'extrême ouest de la Sicile (Égeste en grec, Segesta en latin), Ségeste resta toujours menacée par ses puissants voisins, les Carthaginois installés à la pointe occidentale de l'île et les Grecs de Sélinonte qui convoitaient son territoire. Le site est grandiose, et il reste un point d'attraction permanent, par le théâtre et le temple qui s'intègrent admirablement dans les vastes mouvements de ce paysage tourmenté. Le théâtre est accroché aux flancs nord-ouest de la colline qui portait les quartiers principaux de la cité. Gradins et orchestra construits en calcaire local, sont bien conservés. On connaît, d'autre part, la silhouette solitaire du temple de Ségeste dont il ne subsiste que les colonnes du péristyle, rudes parce que non cannelées, encore proches du matériau brut tiré de la montagne voisine. Aucun décor, aucune fioriture ne vient animer cette étrange construction, purement linéaire, véritable épure géométrique du temple grec. Il fut implanté là comme une sorte de manifestation et de signe adressés par les Élymes aux Grecs des territoires voisins dont les produits de céramique étaient d'ailleurs couramment importés. Il présente tous les caractères de l'ordre dorique dépouillé du milieu ou de la deuxième moitié du ~ ve siècle, construit suivant des schémas géométriques et modulaires dont la sécheresse est soulignée par la disparition des murs de la cella intérieure et par l'absence de toute moulure ornementale. C'est un véritable horos, une borne plantée aux limites du monde grec, représentatif de son pur esprit géométrique et rationnel.
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Écrit par
- Roland MARTIN : membre de l'Institut
Classification
Autres références
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SICILE
- Écrit par Maurice AYMARD , Michel GRAS , Claude LEPELLEY , Jean-Marie MARTIN et Pierre-Yves PÉCHOUX
- 17 925 mots
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