SEIGLE

Le seigle (Secale cereale) est une céréale originaire du Moyen-Orient qui demeure encore assez largement cultivée en Europe. Si les superficies qui lui sont consacrées ont considérablement diminué depuis le xviii^e siècle, le développement de la culture du triticale (Triticosecale Wittmack), croisement du seigle et du blé mis au point dans les années 1980, a compensé partiellement ce recul.

Une céréale plus rustique que le blé

Le seigle appartient à la famille des poacées (anciennement graminées). C’est une céréale de grande taille (jusqu'à 2 m de hauteur), dont les épis sont allongés et barbus. Comme ceux du blé, les grains de seigle sont panifiables, mais les rendements à l’hectare de cette culture sont, au sein de l’Union européenne, deux fois inférieurs à ceux du blé. Sur le plan écologique, le seigle présente l'avantage, par rapport au blé, d'être plus rustique, plus résistant au froid, plus précoce et surtout mieux adapté aux terres froides, acides et lessivées (l’excès d’eau ayant emporté les éléments fertilisants et les argiles des sols en profondeur). Jadis, on distinguait d’une part les « ségalas », ou terres destinées à la production du seigle situées sur les sols acides des massifs anciens, et d’autre part les « fromentaux », terres plus fertiles des bassins sédimentaires où le blé était cultivé de préférence au seigle. À partir de la seconde moitié du xix^e siècle, le développement des transports et en particulier des chemins de fer, en permettant l'apport d'amendements calcaires – qui réduisent l’acidité des sols et améliorent leur fertilité –, a favorisé la progression de la culture du blé – céréale dite noble et aux rendements plus élevés –, au détriment des superficies consacrées jusque-là au seigle dans bien des massifs anciens

On connaît plusieurs espèces spontanées de seigle. L'une d'entre elles, Secale montanum, présente de l'Anatolie au Turkestan, pourrait être l'ancêtre des seigles actuellement cultivés.

Dans le passé, la culture du seigle a connu un regain de faveur lors de périodes de refroidissement climatique : ainsi, au xvii^e siècle, lors du « petit âge glaciaire », le blé avait fait place dans la Beauce au méteil, culture faite d’un mélange de seigle et de blé.