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SEINE

France : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

France : carte physique

Bien que le bassin de Paris ne présente pas d'unité hydrographique, le réseau de la Seine forme le collecteur principal d'un ensemble qui, des confins de la Lorraine au Morvan et de la Somme à la Risle, s'étend sur environ 90 000 kilomètres carrés, dont près de 70 000 kilomètres carrés de terrains perméables. La Seine et ses affluents drainent une surface de 78 000 kilomètres carrés à l'embouchure (73 700 km2 à Tancarville). Très varié dans le détail, ce territoire comprend surtout des plaines et des plateaux à basse altitude : au total, 53 500 kilomètres carrés (68,5 p. 100) sont au-dessous de 200 mètres et 500 kilomètres carrés seulement (0,5 p. 100) dépassent 500 mètres. Les cotes atteignent 900 mètres dans le Morvan, au sud-est, et la transition avec les bassins voisins (Loire, Meuse, Somme) est à peine marquée. Les rivières principales convergent vers le « creux de Paris » : en ligne droite, moins de 100 kilomètres séparent le confluent de l'Yonne de celui de l'Oise ; elles écoulent l'essentiel des eaux superficielles et souterraines de cette région naturelle.

La situation et les caractères de ce bassin-versant en hémicycle confèrent au réseau séquanien les traits de la province hydrologique des plaines atlantiques. La Seine, ayant 776 kilomètres de longueur, connaît une alimentation homogène, réglée par l'influence successive des pluies océaniques, qui profitent aux rivières en saison froide, et de la température, qui commande les prélèvements par évapotranspiration en été : le fleuve écoule moins de 30 p. 100 du volume des eaux météoriques tombées sur son bassin-versant. Rivière encore élémentaire au débouché des plateaux du Châtillonnais, la Seine s'enrichit avec la confluence de l'Yonne et acquiert sa physionomie définitive à partir de la confluence parisienne. Son abondance moyenne de longue durée passe de 21,5 mètres cubes par seconde à Bar-sur-Seine (9,2 l.s–1.km–2 ou 290 mm) à 450 mètres cubes par seconde à l'embouchure (5,7 l.s–1.km–2 ou 180 mm). Le régime thermopluvial océanique de ses débits est marqué par de nettes variations saisonnières : hautes eaux en saison froide, maigres en saison chaude. Mais la Seine peut opposer des débits puissants (maximum à Paris, 2 280 m3/s ; 51 l.s–1.km–2) à de graves pénuries (minimum naturel, 30 m3/s ; 0,68 l.s–1.km–2). Quatre barrages-réservoirs construits en amont de Paris à partir de 1949 atténuent l’effet des crues de la Seine, protégeant ainsi la capitale et sa banlieue des inondations mais aussi de la sécheresse en régulant l’alimentation en eau. La capacité de stockage de ces quatre barrages est jugée suffisante par l’Institution interdépartementale des barrages-réservoirs du bassin de Seine (I.I.B.R.B.S.), qui les gère. Mais, si les risques d’inondations sont diminués, les effets des grandes crues n’en sont pas pour autant supprimés. Aussi l’institution étudie-t-elle la construction de nouveaux barrages-réservoirs.

Les quatre ouvrages en service (couvrant une superficie égale à celle de Paris : 10 000 ha) sont : Pannecières-Chaumard, sur la vallée de l’Yonne, dans la Nièvre (80 millions de mètres cubes) ; Seine, près de Troyes, dans l’Aube (205 millions de mètres cubes) ; Marne, près de Saint-Dizier, à la limite de la Haute-Marne et de la Marne (350 millions de mètres cubes) ; Aube, près de Brienne-le-Château, dans l’Aube (170 millions de mètres cubes).

Partout, les vallées tiennent une grande place : elles entaillent les plateaux, rassemblent une bonne partie de la population, fixent la plupart des villes (de 70 à 90 p. 100 de la population urbaine dans certains départements), orientent les voies de communication, attirent les usines. Puissant foyer industriel, l'agglomération parisienne, née dans une position privilégiée[...]

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France : carte physique

Paris: île Saint-Louis - crédits : Frédéric Soltan/ Corbis/ Getty Images

Paris: île Saint-Louis

Les Andelys - crédits : Patrick Ingrand/ The Image Bank/ Getty Images

Les Andelys

Autres références

  • EAU - Approvisionnement et traitement

    • Écrit par , et
    • 10 057 mots
    • 5 médias
    La ville de Paris consomme en moyenne 1 100 000 m3 d'eau par jour. Cette quantité est fournie par les eaux traitées de la Seine et de la Marne pour un peu plus de la moitié ; le reste provient de plusieurs sources et est acheminé sur la ville par aqueducs (aqueducs de la Vanne, du Loing et...
  • INONDATIONS EN FRANCE

    • Écrit par
    • 1 371 mots
    • 2 médias
    ...atteint à Nemours (Seine-et-Marne), dans la nuit du 1er au 2 juin, dépassant largement le record de 4,25 mètres enregistré en 1910. À son tour, la Seine atteignit un pic de crue de 6,10 mètres à Paris dans la nuit du 3 au 4 juin, et le fameux zouave du pont de l’Alma (servant de référence pour...
  • OISE

    • Écrit par
    • 180 mots

    Juste avant Paris, la Seine reçoit en rive droite la Marne ; un peu après Paris, de nouveau en rive droite lui arrive l'Oise, qui draine grâce à l'Aisne la plus grande surface réceptrice parmi les tributaires du fleuve : 17 000 km2. Si ce bassin excède d'un tiers celui de la Marne,...

  • PARIS

    • Écrit par , , , , , et
    • 32 119 mots
    • 21 médias

    Un certain nombre de villes du monde ont donné naissance à des mythes ; quelques-uns ont acquis une portée universelle, en se détachant des caractères fondamentaux du pays lui-même pour exalter la Ville en tant qu'individu. Il en est ainsi de Rome et de Paris. On a maintes fois signalé cette...

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