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PROVINCE DE NOTO SÉISME DE LA (2024)

Article modifié le

Dans l'après-midi du 1er janvier 2024, un violent séisme suivi d'un tsunami de plusieurs mètres a frappé la péninsule de Noto située à 300 kilomètres de Tōkyō, sur la côte ouest de Honshū, la plus grande île du Japon. À partir de l'étude des ondes sismiques, les sismologues ont mesuré une magnitude de moment de 7,5 (Mw, représentant l'énergie mise en jeu par le séisme). Selon les autorités japonaises, ce tremblement de terre a fait plus de 280 victimes et quelque 15 milliards d'euros (2 600 milliards de yens) de dégâts, répartis équitablement entre les habitations et les infrastructures (routes, ponts, tunnels, ports…). Une part importante des dommages des infrastructures est due aux très nombreux (plus de 2 000) glissements de terrain déclenchés par ce séisme.

Fondée sur la sévérité des dégâts, l'intensité sismique est une valeur qui mesure les effets du séisme en un lieu donné. Elle a ainsi atteint, pour les zones les plus sinistrées, la valeur la plus haute (7) de l'échelle japonaise de Shindo – développée par l’Agence météorologique du Japon (JMA, pour Japan Meteorological Agency) – ou JMA seismicintensity. Elle a été estimée à X-XI (désastreux à catastrophique) sur l'échelle internationale de Mercalli modifiée ou MMI (modifiedMercalliintensity). Le séisme de Noto du 1er janvier 2024 a ainsi été le plus destructeur au Japon depuis celui de Tōhoku en mars 2011, de magnitude Mw 9, responsable de la catastrophe nucléaire de Fukushima-Daiichi,

Le Japon, un pays très sismique entre plusieurs plaques tectoniques

Contexte tectonique du séisme de la péninsule de Noto (Japon) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Contexte tectonique du séisme de la péninsule de Noto (Japon)

Le Japon est situé à la jonction entre plusieurs plaques tectoniques. Sur sa façade est et sud-est, les plaques océaniques pacifique et philippine convergent vers la plaque eurasienne à une vitesse de plusieurs centimètres par an. Ces deux plaques océaniques plongent sous la plaque eurasienne au niveau des fosses du Japon et de Nankai et s'enfoncent sous l'archipel japonais par le biais de grandes failles sismiques appelées mégachevauchements de subduction. C'est le mégachevauchement faisant face aux villes de Sendai et Fukushima qui a rompu lors du séisme de Tōhoku en 2011, avec un glissement cosismique sur la faille d'une ampleur exceptionnelle (plusieurs dizaines de mètres), générant de ce fait un tsunami dévastateur.

La moitié septentrionale du Japon constitue la partie sud de la microplaque Okhotsk dont la limite ouest, face à la mer du Japon, est marquée par une zone de failles, assez complexe et segmentée, située au large de la côte japonaise. Ces failles absorbent le rapprochement entre la microplaque Okhotsk et la plaque eurasienne, convergence qui se produit à une vitesse de l'ordre du centimètre par an. Notons que certains modèles introduisent une microplaque supplémentaire, appelée Amour, à laquelle appartiendrait la mer du Japon et qui serait une subdivision de la plaque eurasienne avec un mouvement partiellement indépendant.

Depuis 1940, la bordure ouest de la microplaque Okhotsk a été marquée par au moins quatre séismes de magnitude égale ou supérieure à 7,5. Ils ont tous rompu des failles chevauchantes situées en mer du Japon et ont induit d'importants tsunamis. Ainsi, celui provoqué par le séisme d'Hokkaidō, en 1993 (Mw 7,7), a affecté tout le pourtour de la mer du Japon jusqu'aux côtes russes et coréennes. Il a atteint la hauteur exceptionnelle de 30 mètres sur la petite île d'Okushiri, située à proximité de l'épicentre.

Le tremblement de terre du 1er janvier 2024 fait suite à cette série de séismes du xxe siècle sur la marge est de la mer du Japon. Il a rompu une faille située en mer le long de la péninsule de Noto, dans le prolongement de la zone de failles complexe qui borde la côte ouest d'Honshu et qui marque la limite de la microplaque Okhotsk.

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Écrit par

  • : directeur de recherche au CNRS, Institut de physique du globe de Paris

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Médias

Contexte tectonique du séisme de la péninsule de Noto (Japon) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Contexte tectonique du séisme de la péninsule de Noto (Japon)

Schéma en coupe de la péninsule de Noto - crédits : Encyclopædia Universalis France

Schéma en coupe de la péninsule de Noto