PROVINCE DE NOTO SÉISME DE LA (2024)
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Une activité sismique soutenue depuis des années
Avant le tremblement de terre du 1er janvier 2024, la péninsule de Noto était déjà une zone très active sismiquement. Depuis 2007, plusieurs essaims de séismes y sont observés – on parle d'essaim sismique lorsque de très nombreux microséismes se produisent dans une zone délimitée et pour une certaine durée. Ils ont été reliés à la présence de fluides d'origine mantellique dont la présence est suggérée par des mesures sismologiques (rapport entre la vitesse des ondes sismiques P et S).
En 2007, un fort séisme de magnitude Mw 6,6 survenu dans la partie sud-ouest de la péninsule avait été accompagné par de très nombreux microséismes et, déjà, d’un soulèvement côtier d'un demi-mètre dans la région proche de l’épicentre. Un autre essaim sismique, très intense (plus de 20 000 événements de magnitude supérieure à 1), est apparu au milieu des années 2010, renforçant encore son activité depuis 2020, sous l'extrémité nord-est de la péninsule – dans la région où surviendra le séisme de 2024. La zone comprenant la majorité des séismes de cet essaim est localisée entre 15 et 20 kilomètres de profondeur. Un séisme de magnitude Mw 5,4 s'y est produit le 19 juin 2022, suivi d'un événement plus puissant (Mw 6,2) le 5 mai 2023. Cette intense activité sismique a été reliée à la remontée de fluides d'origine profonde, de nature encore mal déterminée. Ces fluides migreraient le long de failles et les fragiliseraient, déclenchant ainsi les microséismes de l'essaim ainsi que les ruptures sismiques de plus forte magnitude.
Les données sismologiques montrent que ce séisme du 1er janvier 2024 – bien plus puissant que les précédents du même essaim – a commencé lentement, pendant une vingtaine de secondes, avant de se propager plus rapidement vers le nord et le sud sur une centaine de kilomètres. Pour les sismologues, ces informations indiquent que la rupture s’est tout d’abord opérée sur une portion de faille fragilisée par les séismes précédents et la percolation des fluides le long de la zone.
Les essaims sismiques sous la péninsule de Noto, suivis d'un séisme majeur en janvier 2024, représentent un cas d'école d'interaction entre fluides et failles sismiques. Leur étude détaillée permettra de mieux comprendre et prévenir les risques dans un tel contexte sismotectonique.
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Écrit par
- Robin LACASSIN : directeur de recherche au CNRS, Institut de physique du globe de Paris
Classification
Médias