MEXIQUE SÉISMES DU (2017)
Interactions entre séismes très hypothétiques
La question de l'interaction entre ces événements demeure ouverte. Le séisme du 19 septembre, le plus destructeur, a-t-il été déclenché par l'événement de magnitude 8,2 survenu quelques jours auparavant ? On sait qu'un séisme important perturbe le champ des contraintes autour de la faille qui a rompu et peut ainsi provoquer d'autres séismes. C'est le cas des répliques suivant un séisme majeur, et c'est probablement la cause du séisme du 23 septembre qui s’est produit au sein de la plaque supérieure (plaque Amérique du Nord) à moins d'une centaine de kilomètres au nord de la faille rompue par le séisme de magnitude 8,2. Mais le tremblement de terre du 19 septembre est situé beaucoup plus loin, à plus de 500 kilomètres, et la perturbation des contraintes due au premier événement y a été trop faible pour expliquer le déclenchement de cette secousse. Il peut donc s'agir d'une simple coïncidence. Néanmoins, d'autres mécanismes d'interaction peuvent être envisagés : migrations de fluides dans la faille dues au passage des ondes sismiques, glissement lent sur l'interface de subduction. Mais ces mécanismes demeurent hypothétiques et pour le moment ne sont pas démontrés.
Une autre question soulevée concerne l’interaction entre les séismes intraplaques et les séismes de subduction classiques (zone du méga-chevauchement). L'histoire des séismes au Mexique montre que, le long de cette subduction, il existe deux endroits qui n'ont pas rompu depuis plusieurs centaines d'années. On parle de gaps sismiques. On s'attend à ce qu’un grand séisme de subduction vienne frapper ces zones dans un futur proche. L'effet des ruptures intraplaques de septembre 2017 sur les gaps de Tehuantepec et du Guerrero est une question non résolue sur laquelle se penchent les chercheurs.
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Écrit par
- Robin LACASSIN : directeur de recherche au CNRS, Institut de physique du globe de Paris
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Médias