TEIL SÉISME DU (2019)
Des caractéristiques inhabituelles
Le séisme du 11 novembre 2019 est donc assez exceptionnel pour la France métropolitaine, car, outre sa magnitude et les dommages qu'il a provoqués, il a généré une petite rupture de surface. Ses caractéristiques sismologiques sont atypiques. La plupart des séismes de magnitude 5 n'atteignent pas la surface et ont un foyer, ou hypocentre, situé entre 5 et 15 kilomètres de profondeur. Ici, la modélisation des résultats d'interférométrie radar précise que le glissement le long de la faille, à l’origine du séisme, a été très superficiel, à 2 kilomètres de profondeur au maximum. Une autre caractéristique surprenante est que ce séisme a été suivi par très peu de répliques, toutes de faible magnitude.
Avec de telles spécificités, les scientifiques se sont posé la question de l'origine de ce séisme. L'hypothèse d'un lien avec les activités d'une grande carrière de calcaire située à proximité immédiate a été proposée. Dans ce cas, il s'agirait d'un séisme tectonique dont la date aurait été « avancée », peut-être de plusieurs centaines d'années, par les changements de contraintes en profondeur dus aux activités humaines. Cette hypothèse, légitimement évoquée, a fait l'objet d'une évaluation scientifique concertée. Le groupe de travail mis en place par le CNRS a ainsi conclu qu'il était « plausible que la présence de la carrière ait pu aider au déclenchement du séisme » tout en reconnaissant qu'il « ne sera probablement jamais envisageable d’établir un lien certain constituant une preuve ». Il est tout aussi possible que le séisme du Teil soit un événement naturel et non anthropique.
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Écrit par
- Robin LACASSIN : directeur de recherche au CNRS, Institut de physique du globe de Paris
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Médias