TURQUIE ET SYRIE SÉISMES EN (2023)
Deux séismes rapidement étudiés
Dans les semaines qui ont suivi les séismes du 6 février, grâce à la qualité des données enregistrées par les réseaux sismologiques turcs, les scientifiques ont très vite pu étudier leurs caractéristiques géophysiques. En combinant la sismologie aux mesures effectuées par imagerie satellitaire, ils ont pu obtenir une très bonne représentation des processus et de l'évolution de la rupture sismique.
La rupture du premier séisme a commencé sur une faille secondaire à une quinzaine de kilomètres au sud de la trace principale de la faille est-anatolienne. C'est là qu'est localisé l'hypocentre (ou foyer) du séisme, c’est-à-dire l'endroit de la faille où la rupture s'est initiée – l'épicentre, qui est représenté sur les cartes, correspond à la projection en surface de l'hypocentre situé, lui, à une dizaine de kilomètres de profondeur. Cette rupture s'est ensuite propagée à la fois vers le nord-est et le sud-ouest le long de la faille est-anatolienne elle-même, activant progressivement trois segments de cette faille sur une distance totale de quelque 350 kilomètres. L'ensemble de ce processus de rupture, depuis l'« étincelle » qui l'a déclenché sur une faille secondaire, jusqu'à sa terminaison brutale au sud-ouest, près d'Antakya, a duré environ une minute et demie. Le glissement cosismique, de part et d’autre de la faille, a dépassé 6 mètres par endroits.
Le second séisme majeur a quant à lui eu lieu sur les failles de Sürgü et Çardak, de direction est-ouest et situées au nord de la faille est-anatolienne. Ce sont probablement les perturbations de contraintes induites par le premier choc qui ont déclenché ce second fort séisme. La longueur de la rupture a dépassé 150 kilomètres, avec un glissement cosismique de 7 à 8 mètres par endroits. Les mesures effectuées sur le terrain par les géologues turcs, ainsi que les images haute résolution prises par satellite, ont confirmé ces résultats pour les deux séismes. On a ainsi de spectaculaires observations de champs, routes, et canaux décalés horizontalement de plusieurs mètres.
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Écrit par
- Robin LACASSIN : directeur de recherche au CNRS, Institut de physique du globe de Paris
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Médias