SÉISMES ET EXPLOITATION PÉTROLIÈRE
Le séisme de Pawnee
Face à cette crise, les autorités de l’Oklahoma ont pris en 2015 les premières mesures de régulation, et on a constaté une baisse, certes relative, de la sismicité l’année suivante, avec quelque six cents événements répertoriés. Mais trois séismes d’une magnitude supérieure à 5 se sont produits durant cette même période, engendrant des dégâts matériels. C'est le cas du séisme de Pawnee, qui s’est manifesté le 3 septembre 2016. De magnitude 5,7, c'est l’événement sismique le plus fort enregistré en Oklahoma. La faible déformation de la surface du sol (quelques centimètres) induite par le séisme a pu être mesurée par une technique d'interférométrie radar utilisant de nombreuses images prises avant et après le séisme par le satellite Sentinel-1 de l’Agence spatiale européenne. En combinant ces interférogrammes radar avec des observations sismologiques, on a pu déterminer le déroulement de la rupture. Le glissement sismique sur la faille a atteint quarante centimètres et est resté confiné entre quatre et neuf kilomètres de profondeur. Ce résultat révèle que la relation de cause à effet entre l’injection de fluides et l’apparition de séismes n’est pas directe. En effet, les fluides sont injectés dans la couverture sédimentaire à des profondeurs ne dépassant pas deux à trois kilomètres, tandis que le séisme a pris naissance plus profondément. La perturbation provoquée par l’injection de fluides semble parvenir à déstabiliser une faille « à distance ».
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Écrit par
- Robin LACASSIN : directeur de recherche au CNRS, Institut de physique du globe de Paris
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Médias