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SEJESTĀNĪ ABŪ YA‘QŪB AL- (Xe s.)

Penseur et l'un des plus importants écrivains de l'ismā‘īlisme d'Iran, Abū Ya‘qūb Isḥāq ibn Aḥmad al-Sidjzī ou Al-Sejestānī est, d'après le dernier surnom qu'on lui a attribué, originaire de l'antique Sakastana, le territoire des Sakae ou Scythes, au sud de Khoratan, l'actuel Seistan ou Sistan, partagé entre l'Iran et l'Afghanistan ; mais on ne sait pas de quelle partie du Seistan Abū Ya‘qūb était natif. On lui donna aussi le surnom de Khayshāfudj.

Son nom fut associé par Al-Baghdādī à celui de son maître, le célèbre dā‘ī Muḥammad ibn Aḥmad an-Nasafī (an-Nakshabī), lequel trouva la mort en 942 dans le mouvement qui, à la fin du règne de Naçr ibn Aḥmad le Samanide, anéantit l'aristocratie ismā‘īlienne de la Transoxiane. On a déduit de ce rapprochement qu'Abū Ya‘qūb avait partagé le sort de son maître. Mais, d'après une allusion contenue dans un de ses livres (Kitāb al-Iftikhār), il apparaît certain qu'Abū Ya‘qūb vivait encore en 971. Abū Ya‘qūb a laissé de nombreux ouvrages (une vingtaine), dont le principal semble être al-Iftikhār. Son Kashf al-Majdūb, dont la version originale arabe semble être perdue, fut publié par H. Corbin (1949) dans une traduction persane. L'œuvre d'Abū Ya‘qūb est considérée comme étant la principale source pour la connaissance des doctrines ismā‘īliennes à tendance philosophique du xe siècle. Il semble que le système exposé par Abū Ya‘qūb se fonde pour l'essentiel sur celui de son maître an-Nasafī, auquel serait due l'introduction au sein de l'ismā‘īlisme du courant néo-platonicien.

— Khalifa SOUA

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  • ISLAM (La civilisation islamique) - La philosophie

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    ... de la spéculation néo-platonicienne. Nous mentionnerons le plus grand, sans doute, des philosophes iraniens gagnés à la cause fatimide, Abū Ya‘qūb Sejestānī (mort à la fin du xe siècle). Le but de ce dignitaire ismaélien fut de traduire le tawhīd, la profession de foi en l'unicité divine,...