SÉLÉNIUM
Sources et utilisations. Toxicité
Le sélénium a constitué un sous-produit de l' acide sulfurique tant que celui-ci a été obtenu par le procédé des chambres de plomb. Maintenant, il provient essentiellement des boues anodiques obtenues lors de l'affinage électrolytique du cuivre qui contiennent aussi Te, Cu, Pb, Au, Ag, etc. Ces boues peuvent être soumises à un traitement oxydant par voie sèche (grillage en milieu alcalin) ou par voie humide (action de H2SO4 concentré bouillant). Le dioxyde de sélénium distille. Recueilli dans un système de Cottrell, il est ensuite réduit par action de SO2. Un autre procédé consiste à transformer Se et Te en sélénite et tellurite alcalins par action de la soude à chaud. Après mise en solution aqueuse on précipite successivement le dioxyde de tellure hydraté, par neutralisation, à l'aide d'acide sulfurique, puis le sélénium, par décomposition de l'acide sélénieux restant au moyen de SO2.
Les propriétés électriques du sélénium, notamment l'accroissement de sa conductivité quand il est exposé à la lumière, sont mises à profit dans les cellules photoélectriques photoconductrices, dans les photopiles (effet photoélectrique), les redresseurs de courant alternatif (redresseur fer-sélénium), la xérographie pour la reproduction de documents et les plaques au sélénium utilisées en radiographie. Il est aussi utilisé comme colorant rouge des verres et des céramiques et comme élément d'appoint dans certains aciers, pour diminuer la sensibilité à la corrosion et augmenter la résistance aux chocs thermiques. Enfin, il pourrait entrer dans la composition d'écrans destinés à recueillir les images fournies par des sources d'infrarouge.
Le sélénium solide est relativement inoffensif. En revanche, les vapeurs de sélénium et le séléniure d'hydrogène sont fortement toxiques. Les sélénites et les séléniates solubles ainsi que les dérivés organiques doivent entre autres être manipulés avec précaution. La dose maximale de sélénium ou de composés du sélénium généralement tolérée dans l'air est de 0,1 mg/m3.
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Écrit par
- Bernard GAUDREAU : professeur de chimie physique et inorganique et de physico-chimie du solide à l'université de Limoges
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