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SÉLEUCOS Ier NICATOR (env. 356-281 av. J.-C.) roi séleucide (305-281 av. J.-C.)

Monarque hellénistique, né en Macédoine. Il accompagne Alexandre dans ses campagnes et se distingue en Inde. Au partage de Babylone (~ 323), il est adjoint au régent Perdiccas. Après l'assassinat de celui-ci (dont il est peut-être complice) en ~ 321, il reçoit la satrapie de Babylone. En ~ 315, il en est chassé par Antigonos devenu maître de l'Asie. Il se réfugie en Égypte et incite les diadoques à se liguer contre les ambitions de domination universelle qu'il prête à son ennemi. La défaite infligée à Gaza (~ 312) par Ptolémée à Démétrios, fils d'Antigonos, lui permet de regagner Babylone.

Il reconquiert rapidement sa satrapie, se rend maître des provinces iraniennes malgré une attaque de Démétrios, inflige une défaite complète à Antigonos (date et lieu inconnus) et le contraint à lui reconnaître la possession de toutes les satrapies orientales (~ 308 env.). Les conquêtes d'Alexandre ayant été annulées par le roi indigène Sandracottos (Chandragupta), il lance contre lui une expédition infructueuse. La formation d'une nouvelle coalition générale contre Antigonos (~ 302) est peut-être ce qui le décide à la paix avec Sandracottos. En ~ 301, il reparaît en Asie Mineure et, de concert avec Lysimaque, remporte la victoire d'Ipsos où Antigonos est battu et tué.

La Syrie est le prix de la victoire. Mais Ptolémée en a occupé la partie méridionale, source de guerres sans fin. L'organisation d'un empire hétérogène et démesuré occupe ensuite longuement Séleucos. En fondant sa capitale à Antioche-sur-l'Oronte (~ 300 env.), il s'oriente vers le monde méditerranéen et ses conflits. Il crée un gouvernement général des satrapies orientales et le confie à son fils Antiochos (~ 294 ou ~ 293). S'il se mêle peu aux luttes confuses engendrées par les ambitions de Démétrios, c'est pourtant lui qui le fait prisonnier (~ 286). Le principal bénéficiaire de la chute d'Antigonos, puis de celle de Démétrios avait été Lysimaque. Séleucos pouvait redouter sa puissance. Une tragédie domestique lui donne un prétexte pour entrer en guerre. À Couropédion, en ~ 281, il bat et tue son adversaire. Mais, au moment où il va sans doute mettre la main sur la Macédoine, et peut-être tenter de reconstituer l'empire d'Alexandre, il est assassiné.

— Jean DELORME

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse

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Autres références

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