SENS, ville
À l'époque gauloise, la cité porte le nom d'Agedincum (ou Agendicum) ; le peuple des Senones, dont elle est le chef-lieu, est l'un des plus puissants de la Gaule : c'est lui qui envahit l'Italie et s'empare de Rome en ~ 390. Après la conquête de la Gaule, la position géographique de la ville, entre Seine et Loire, sur la grande voie reliant le Nord au Midi, lui vaudra de devenir un centre administratif important : au ive siècle, elle est la métropole de la Lyonnaise IVe. Elle est, à la même époque, entourée d'une enceinte qui, modifiée sous Charles V, subsistera jusqu'au début du xxe siècle. Dès les débuts du christianisme, Sens prend une place importante dans l'administration ecclésiastique : au ve siècle, l'archevêché a sous sa juridiction les évêchés de Chartres, d'Auxerre, de Paris, d'Orléans, de Troyes, auxquels s'ajoutent, au vie siècle, les évêchés nouvellement créés de Meaux et de Nevers. Sous les Mérovingiens et les Carolingiens, l'archevêque, comte de Sens, exerce à la fois le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Ainsi, l'archevêque Ebbon organise la résistance contre les Sarrasins en 731. Sous les Carolingiens, les prélats de Sens sont associés à l'administration impériale ; à la fin du ixe siècle, ils ont parmi leurs attributions le sacre des souverains, les relations diplomatiques entre le pape et la monarchie franque, la convocation des synodes. Au xie siècle, l'archevêque de Sens perd la primatie de la Gaule au profit de celle de Lyon. La ville est rattachée en 1015 au domaine royal par Robert le Pieux. Des libertés communales lui sont accordées par Louis VII en 1146, et confirmées par Philippe Auguste en 1189. Pendant la guerre de Cent Ans, Sens appartient au parti royal ; pendant la Ligue, au parti catholique. Après un long conflit avec l'évêché de Paris, Sens perd sa prééminence sur celui-ci. À la demande d'Henri de Gondi, l'évêché de Paris est érigé en archevêché par la bulle Universi Orbis en 1622.
Sens est actuellement sous-préfecture du département de l'Yonne ; une zone industrielle s'est développée au nord et au nord-ouest de la ville. Celle-ci (26 800 hab. en 2005) se trouve au cœur d'une communauté d'agglomérations de neuf communes et de 42 000 habitants.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Thérèse CHARMASSON : assistant de recherche à l'École pratique des hautes études
Classification
Médias
Autres références
-
BOURGOGNE
- Écrit par Robert CHAPUIS
- 2 249 mots
- 5 médias
... et du bas-Armançon abritent le deuxième espace fortement peuplé de la région (250 000 habitants), polarisé par Auxerre (92 300 dans l'aire urbaine) et Sens (62 100). Ces deux villes périclitaient, lorsqu'elles ont bénéficié, dans les années 1950, de délocalisations industrielles parisiennes. Aujourd'hui,... -
GAULE
- Écrit par Jean-Paul DEMOULE et Jean-Jacques HATT
- 26 438 mots
- 4 médias
... de Trèves. Mais c'est à la période de Trajan-Hadrien que remontent les ensembles monumentaux les plus importants, ornés de sculptures, comme ceux de Sens. La période sévérienne semble être caractérisée par la construction de nombreux thermes urbains, plus ou moins vastes et doublant souvent des thermes...