SÉOUL
Une croissance récente et explosive
Ce n'est qu'après la partition de la péninsule, en 1948, que la ville, devenue la capitale de la République de Corée, prend officiellement le nom de Séoul, qui signifie justement « capitale ». Après la Guerre de Corée (1950-1953), Séoul absorbe une grande partie de la croissance démographique du pays. Gonflée de l'afflux des réfugiés du Nord et affectée d'un fort croît naturel, la ville compte déjà en 1960 presque 2,5 millions d'habitants. Par la suite, sa croissance, due pour plus de 50 p. 100 à l'exode rural, reste très élevée : la population de Séoul double entre 1960 et 1970 (plus de 5 millions d'habitants), puis une nouvelle fois entre 1970 et 1990 (10 millions). C'est ainsi que, dès 1970, s'amorce la viabilisation des terrains encore ruraux au sud-est du fleuve. Dirigée par l'État et assurée en grande partie par les chaebŏl (conglomérats) coréens, la conquête de cette zone, dite de Kangnam, contribue à augmenter considérablement le poids démographique de la rive sud qui, au début au début du xxie siècle, accueille déjà plus de la moitié de la population de la ville (contre moins de 20 p. 100 en 1960).
La croissance récente se caractérise quant à elle par une redistribution des flux migratoires à l'échelle de la région métropolitaine, qui reste la plus dynamique des régions sud-coréennes avec un solde migratoire très positif. Depuis le maximum démographique du milieu des années 1990 (10,6 millions d'habitants en 1995), Séoul a ainsi perdu environ 400 000 habitants au profit de ses villes satellites et des cinq villes nouvelles développées depuis la fin des années 1980 dans la Région Capitale. Autour de Séoul, s’est ainsi formée une gigantesque région urbaine : avec 2,6 millions d'habitants, le port d'Inch'ŏn, troisième ville du pays, en est le pôle secondaire, relayé par deux villes d'environ 1 million d'habitants, Suwòn et Sòngnam, et quatre autres comptant entre 600 000 et 900 000 habitants (Puch'òn, Koyang, Ansan, Anyang). La macrocéphalie urbaine qui caractérise le territoire sud-coréen est ainsi moins le fait de sa seule capitale que de la nébuleuse urbaine que celle-ci commande.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Valérie GELÉZEAU : maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
Classification
Médias
Autres références
-
ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales
- Écrit par Manuelle FRANCK , Bernard HOURCADE , Georges MUTIN , Philippe PELLETIER et Jean-Luc RACINE
- 24 799 mots
- 10 médias
...s'étend désormais jusqu'à Kumamoto, au sud-ouest de l'archipel, et à Sendai au nord-est, rassemble 90 millions d'habitants sur 1 300 kilomètres. La mégalopole coréenne Seoul-Taegu-Pusan vient de se doter, comme la japonaise, d'un train à grande vitesse faisant office de cordon ombilical. La mégalopole... -
CORÉE - Géographie
- Écrit par Valérie GELÉZEAU et Jacques PEZEU-MASSABUAU
- 1 829 mots
- 2 médias
...de presqu'îles et d'îles, ainsi que des plaines encombrées de reliefs mineurs. Les trois principales sont le bassin du fleuve Kŭm au sud, la plaine de Séoul au centre (que prolonge vers le nord-est la dépression de Séoul-Wŏnsan, couloir effondré rempli de basalte), celle de Pyongyang au nord. Tout... -
CORÉE - Arts
- Écrit par Laurence DENÈS , Arnauld LE BRUSQ et Madeleine PAUL-DAVID
- 11 380 mots
- 4 médias
Les Yi avaient fondé leur capitale, Séoul, au bord de la rivière Han ; ils l'entourèrent de murailles et y construisirent, à l'imitation de la Cité interdite de Pékin, le palais Kyŏngbok. Dans la longue histoire de la dynastie Yi (ou Li), on peut distinguer deux périodes. La première, qui s'étend de... -
CORÉE DU SUD
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Valérie GELÉZEAU , Jin-Mieung LI et Stéphane THÉVENET
- 11 386 mots
- 9 médias
...[Incheon], Taegu, Kwangju [Gwangju], Taejŏn et Ulsan. L'explosion urbaine a d'abord profité aux grandes villes, au premier rang desquelles Séoul – capitale politique et mégapole d'environ 10 millions d'habitants – mais, depuis les années 2000, les dynamiques migratoires des grandes villes...