TAMOUL SÉPARATISME, Sri Lanka

Reprise des combats et défaite des séparatistes tamouls (2002-2009)

Les négociations de paix s'enlisent néanmoins rapidement après la dissolution du gouvernement par la présidente Kumaratunga et la victoire, lors des législatives anticipées en avril 2004, d'une nouvelle coalition qui réclame la révision complète de l'accord de cessez-le-feu. Par ailleurs, tandis que le L.T.T.E. connaît des dissensions internes avec la défection du chef de la province orientale, il profite de l'afflux de l'aide humanitaire internationale après le tsunami de décembre 2004 pour imposer son contrôle sur les zones touchées et pour reprendre la lutte en multipliant les attentats.

Ayant fait campagne pour l'éradication de la rébellion et bénéficiant du soutien des partis ultranationalistes qui refusent toute concession aux séparatistes tamouls, le Premier ministre sortant Mahinda Rajapakse remporte l'élection présidentielle de novembre 2005. Très rapidement, la situation sur le terrain se détériore, la Norvège échoue à réconcilier les parties. En mai 2006, l'Union européenne inscrit le L.T.T.E. sur la liste des organisations terroristes. Alors que, d'un côté, les créanciers internationaux font pression sur le gouvernement et que, de l'autre, la sympathie pour la cause tamoule diminue, le L.T.T.E se retire des négociations avec le gouvernement et, en novembre 2006, déclare caduc l'accord de cessez-le-feu. Les combats s'intensifient et s'étendent à la péninsule de Jaffna, provoquant l'exode de plusieurs dizaines de milliers de civils pris entre deux feux. L'armée remporte plusieurs victoires décisives qui affaiblissent l'approvisionnement des séparatistes tamouls et chassent ces derniers de la partie est de l'île. Après avoir rompu officiellement le cessez-le-feu en janvier 2008, les autorités gouvernementales capturent plusieurs chefs importants de la guérilla durant les mois suivants. Acculés sur un territoire réduit dans la jungle après la chute, en janvier 2009, de Kilinochchi, leur capitale politique, les séparatistes tamouls admettent, le 17 mai, leur défaite militaire à la suite d'ultimes combats meurtriers. Le lendemain, leur chef, Velupillai Prabhakaran, est tué par l'armée. L'ampleur des massacres de civils commis tant par l'armée que par les rebelles fait l'objet d'une enquête internationale, tandis que le sort des centaines de milliers de réfugiés prisonniers dans des camps reste très préoccupant.