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SEPTIME SÉVÈRE, lat. LUCIUS SEPTIMIUS SEVERUS (146-211) empereur romain (193-211)

Portrait de Septime Sévère - crédits :  Bridgeman Images

Portrait de Septime Sévère

L'importance du règne et la diversité des sources expliquent la bibliographie abondante qui concerne Septime Sévère. Cet empereur romain fut en tout un provincial. Né le 11 avril 146 dans une grande famille de Lepcis Magna en Tripolitaine, il conserva toujours, entre autres liens avec l'Afrique, un fort accent punique. Il entra au Sénat : il fut questeur en 171, préteur en 178, légat de la IVe légion scythique en 180. En 187, il épousa Julia Domna, fille du grand prêtre d'Émèse ; la Syrie également s'attacha dès lors à sa cause. Puis il administra la Lyonnaise, où il pourchassa Maternus et ses brigands, devint proconsul de Sicile en 189 et légat de Pannonie supérieure de 191 à 193 ; à partir de ce moment, les régions danubiennes le soutinrent elles aussi. Il gouverna toujours en s'appuyant sur ces provinces (Afrique, Syrie, Danube) contre Rome et l'Italie, contre le Sénat au besoin.

Après l'assassinat de Commode, Pertinax, un bon général pourtant, ne tint que quatre-vingt-sept jours. Didius Julianus acheta l'Empire aux prétoriens. Au même moment, les légions de Pannonie proclamèrent empereur Septime Sévère ; celles de Mésie et de Germanie se ralliaient, ainsi que le Sénat romain sous la pression d'une coterie africaine. Mais le légat de Syrie, Pescennius Niger, s'était désigné lui-même pour la succession de Commode. Quant au gouverneur de Bretagne, Clodius Albinus, il fut devancé par Septime Sévère qui eut l'habileté de lui proposer le titre de César, sans d'ailleurs se faire beaucoup d'illusions sur sa sincérité. La situation évoquait celle des années 68-69. Le nouveau prince marcha d'abord sur Rome, d'où il balaya Didius Julianus et les prétoriens. Puis il partit en Orient, où il prit aux Parthes l'Osrohène et l'Adiabène, et il vainquit Pescennius Niger. Clodius Albinus ayant pris la pourpre, Caracalla fut associé à son père ; le 17 février 197, la bataille de Lyon établit solidement la dynastie des Sévères ; le monarque put ensuite partir pour l'Orient où il enleva aux Parthes la Mésopotamie.

Soldats de la garde prétorienne - crédits :  Bridgeman Images

Soldats de la garde prétorienne

Son attitude caractérise une forme de la monarchie : le dominat. Il se déclara frère et héritier de Commode, successeur de Pertinax. Il accentua l'aspect dynastique de son pouvoir : sa famille est proclamée « divine », l'impératrice est « mère des camps, d'Auguste, du Sénat, de la patrie ». Sa fausse filiation alarma le Sénat, à l'égard duquel il ne manqua jamais de fermeté. Il augmenta le nombre de procurateurs équestres, qui se partagèrent cent soixante-quatorze postes contre cent trente-six sous le règne précédent. Mais son principal appui se trouvait dans les provinces et surtout dans l'armée : les soldats bénéficièrent d'une augmentation de salaire, purent vivre hors des camps, avec leurs femmes, et les gradés eurent le droit de se constituer en collèges. Il créa trois légions, en installa une près de Rome, et doubla le nombre des prétoriens qui furent désormais recrutés en Illyrie et non plus en Italie. Bon général, il se révéla aussi un bon administrateur ; il modifia l'organisation de certaines provinces : la Numidie fut détachée de l'Afrique, la Syrie et la Bretagne furent divisées en deux. Son temps fut illustré par le grand juriste Papinien, maître d'Ulpien et de Paul.

En 204 furent célébrés les jeux Séculaires qui devaient marquer la naissance d'un nouvel âge d'or. Mais en 205 éclata le complot de Plautien et en 208 Septime Sévère dut partir pour la Bretagne où il resta jusqu'à sa mort ; il trépassa à York le 4 février 211, après avoir donné un ultime conseil à ses fils : « Enrichissez les soldats et moquez-vous du reste » (mais ce mot est trop beau pour ne pas être apocryphe). Âgé de soixante-cinq ans, il avait régné de 193 à 211. Il laissait deux enfants, Caracalla et Geta.[...]

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Soldats de la garde prétorienne - crédits :  Bridgeman Images

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