PITOL SERGIO (1933-2018)
Écrivain mexicain né le 18 mars 1933 à Puebla (Mexique), Sergio Pitol Demeneghi naît au sein d'une famille d'origine italienne. Il connaît une enfance difficile, marquée par la mort de sa mère, de son père et de sa sœur. Il sera élevé par sa grand-mère. De 1950 à 1955, il étudie simultanément la littérature et le droit à l'université nationale autonome du Mexique, dans la capitale. Il publie durant cette période ses premières nouvelles dans la revue Estaciones. En 1960, il commence à travailler au ministère des Affaires étrangères du Mexique. Il est ainsi attaché culturel en Pologne, en Hongrie et en France pendant les années 1970, voyage en Italie, en URSS et en Chine, avant de devenir ambassadeur du Mexique en Tchécoslovaquie au milieu des années 1980. Parallèlement à cette carrière de près de trente ans dans le corps diplomatique mexicain, essentiellement en Europe, il enseigne à l'université de Veracruz, dans la ville mexicaine de Xalapa (1966-1977) et à l'université de Bristol, en Angleterre (1971-1972). Il traduit également des œuvres littéraires, notamment de langue anglaise (Conrad, James, Lowry) et polonaise (Gombrowicz, Brandys).
Sergio Pitol continue d'écrire pendant sa carrière diplomatique et devient célèbre grâce à ses nouvelles. Bien que son premier recueil, Tiempocercado (1959, « Temps clos »), passe presque inaperçu, ses œuvres suivantes installent sa réputation. Vals de Mefisto (1984, Mephisto-Valse) remporte le prix Xavier Villaurrutia, l'une des plus grandes récompenses littéraires mexicaines. Nombre des histoires de Sergio Pitol s'inspirent de ses expériences vécues hors du Mexique et explorent les mystères de l'identité.
L'écriture de Sergio Pitol est parcourue par une expérimentation vibrante de la forme, notamment dans ses œuvres les plus amples. Le roman El tañido de unaflauta(1972, Les Apparitions intermittentes d'une fausse tortue), dont l'action se déroule à New York et en Europe, joue avec les conventions filmiques, et El desfiledelamor (1984, Parade d'amour) utilise le genre du roman policier comme cadre d'expérimentation de la narration. Les œuvres ultérieures repoussent les frontières du genre romanesque. El arte de la fuga (1996, L'Art de la fugue) raconte l'enfance de Sergio Pitol, ses expériences d'écrivain au Mexique dans les années 1950 et 1960 et son travail de diplomate, tout en incluant des commentaires d'ouvrages influents à ses yeux et une analyse du soulèvement de l'Armée zapatiste de libération nationale au Chiapas. El mago de Viena (2005, Le Mage de Vienne) conduit des explorations discursives de la littérature dans un cadre narratif complexe et expose un mois du journal intime de Sergio Pitol, le tout s'inscrivant toujours dans sa réflexion sur toute une vie d'écrivain à la notoriété internationale. Il reçoit ainsi en 2005 à Alcalá de Henares, en Espagne, la plus prestigieuse récompense du monde hispanophone, le prix Cervantès.
Sergio Pitol meurt à Xalapa (État de Veracruz), le 12 avril 2018.
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Écrit par
- J.E. LUEBERING : auteur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
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AMÉRIQUE LATINE - Littérature hispano-américaine
- Écrit par Albert BENSOUSSAN , Michel BERVEILLER , François DELPRAT et Jean-Marie SAINT-LU
- 16 963 mots
- 7 médias
...l'exploration des sentiments, la quête de la beauté dans des atmosphères étranges, tels sont les objectifs que se sont fixés des écrivains mexicains comme Sergio Pitol (1933-2018), avec El desfile del amor (1984, Parade d'amour) et Domar a la divina garza (1988, Mater la divine garce), Mario Bellatín,...