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SÉRIES TRIGONOMÉTRIQUES

Quelques problèmes et autres développements

La convergence des séries de Fourier

Dirichlet avait établi que la convergence des séries de Fourier avait lieu pour des fonctions monotones et continues par morceaux, Du Bois-Reymond qu'elle n'avait pas nécessairement lieu pour des fonctions continues. Le théorème de Fischer-Riesz établit, quant à lui, que les sommes partielles de la série de Fourier d'une fonction f ∈ L2 tendent vers f dans l'espace L2.

Jusqu'en 1966, on n'a pas su si la série de Fourier d'une fonction continue sur T converge nécessairement sur un ensemble non vide. À cette date, L. Carleson a montré que, pour toute f ∈ L2, la série de Fourier de f converge vers f (t ) presque partout. La réponse à la question posée est donc positive. C'est le meilleur résultat possible, dans ce sens que, étant donné un ensemble de mesure nulle sur T, il existe une fonction continue dont la série de Fourier diverge sur cet ensemble.

Le théorème de Carleson vaut en remplaçant L2 par Lp, avec p > 1 (R. Hunt, 1967). Il ne vaut pas pour L1, puisque, dès 1926, on connaissait des fonctions de L1 dont la série de Fourier diverge partout (A. N. Kolmogorov).

Essentiellement, pour les séries de Fourier à une variable, le problème de la convergence se trouve résolu avec les travaux de Carleson et Hunt.

Pour les séries de Fourier à plusieurs variables du type (6), avec k ≥ 2, il faut définir ce qu'on appelle les sommes partielles avant de poser le problème de la convergence. Si l'on prend les sommes partielles « cubiques », définies comme la somme des termes pour lesquels :

on a le résultat analogue au théorème de Carleson et Hunt (Charles Fefferman, Per Sjölin). Si l'on prend les sommes partielles « sphériques » définies par :
il existe pour tout p < 2 une fonction de Lp(Tk) dont la série de Fourier diverge presque partout (Fefferman, 1972) ; la situation est donc très différente pour k = 1 et pour k ≥ 2 ; le problème reste ouvert pour p ≥ 2, k ≥ 2.

La convergence des séries trigonométriques

La convergence des séries trigonométriques est une question toute différente de la précédente : on considère ici des séries dont les coefficients ne sont pas nécessairement donnés par les formules de Fourier. Le problème est le suivant : Une fonction f étant donnée, existe-t-il une série trigonométrique qui converge presque partout vers f ? On peut supposer f à valeurs finies ou infinies, mais on doit la supposer mesurable au sens de Lebesgue.

C'est un sujet étudié, depuis 1916, par D. Menchov et l'école russe. Menchov a d'abord étudié le cas f ≡ 0. Dans ce cas, le problème a évidemment une solution (la série à coefficients tous nuls), mais Menchov montre qu'elle n'est pas unique. Dans le cas où f a des valeurs finies, le problème a une solution positive. Le cas général est encore mystérieux. En particulier, on ne sait pas s'il existe une série trigonométrique dont les sommes partielles tendent vers + ∞ presque partout ; la réponse est vraisemblablement négative.

Si, au lieu de la convergence, on étudie la sommabilité d'Abel-Poisson, on obtient des résultats plus complets (N. Lusin et I. Privalov en 1925, F. Bagemihl et W. Seidel en 1954, J.-P. Kahane et aussi Y. Katznelson en 1971) : Étant donné deux fonctions f et g mesurables, à valeurs finies ou infinies, il existe une série trigonométrique (1) à coefficients tendant vers 0, qui est sommable vers f et dont la conjuguée :

avec ici ω = 2 π, est sommable vers g.

Les ensembles d'unicité

Le problème remonte à Cantor. Quels sont les ensembles E sur la droite tels que, si une série trigonométrique (1) converge vers 0 en tout point n'appartenant pas à E, tous ses coefficients soient nuls ? On les appellera ensembles d'unicité. Tous[...]

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Mouvement d'une corde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mouvement d'une corde

Autres références

  • CANTOR GEORG (1845-1918)

    • Écrit par
    • 2 886 mots
    • 1 média
    Une fonction périodique d’une variable réelle s’écrit-elle de manière unique comme série convergente de fonctions trigonométriques ? Heinrich Eduard Heine (1821-1881), collègue de Cantor à Halle, pose cette question. Cantor la résout affirmativement pour le cas des fonctions continues dans son mémoire...
  • FOURIER JOSEPH (1768-1830)

    • Écrit par
    • 1 849 mots
    ..., les résultats sont de deux ordres : d'une part, la résolution des équations aux dérivées partielles en attribuant aux conditions aux bornes l'importance qui leur revient, d'autre part, la représentation d'une «  fonction arbitraire » par unesérie trigonométrique.
  • HARMONIQUE ANALYSE

    • Écrit par
    • 5 540 mots

    Lorsqu'on fait vibrer, dans des conditions idéales, une corde de longueur l, fixée en ses extrémités d'abscisses 0 et l, l'équation aux dérivées partielles :

    est vérifiée, où u(x, t) est une fonction dont la valeur représente, à l'instant t, le déplacement transversal,...

  • LA VALLÉE-POUSSIN CHARLES JOSEPH DE (1866-1962)

    • Écrit par
    • 229 mots

    Mathématicien belge, né à Louvain et mort à Bruxelles. Charles J. de La Vallée-Poussin enseigna à l'université de Louvain de 1891 jusqu'à sa retraite. Il fut membre de l'Académie belge (1909), membre associé étranger de l'Académie des sciences (1945), membre honoraire de la London Mathematical...

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