SÉSOSTRIS II, pharaon de la XII^e dynastie (1895-1878 av. J.-C.)

Suivant la coutume instaurée par sa dynastie, Sésostris partage pendant trois ans la régence avec son père Amménémès-II (Amerenhat II). Durant sa première année de co-régence, il prend part à une expédition commerciale se rendant au pays de Pount, vers la côte des Somalis, comme en témoignent les inscriptions retrouvées sur les rochers d'un port de la mer Rouge, en Égypte.

Au début de son règne personnel, Sésostris II fait inspecter les forteresses de la Basse-Nubie édifiées par son grand-père Sésostris I^er et, en l'an VI de son règne, fait reconstruire le fort d'Aniba, près des mines d'or de Nubie. Comme l'attestent des stèles commémoratives et des inscriptions, l'Égypte exploite un certain nombre de sites miniers en Nubie, où elle extrait de la diorite, du cuivre des améthystes. Les inscriptions retrouvées dans le Sinaï indiquent également la présence des mineurs du pharaon.

Sésostris II maintient également des contacts avec la Palestine et la Syrie, comme le démontre la scène représentant des commençants asiatiques, qui a été retrouvée sur une tombe provinciale à Beni-Hassan, en Moyenne-Égypte. Durant le règne de Sésostris II, la famille noble qui vit sur ce site accroît son influence par une politique de mariage avec les souverains voisins.

Le règne de Sésostris II est surtout marqué par la mise en valeur du Fayoum, riche région formant une vaste dépression et abritant une oasis, située à l'ouest du Nil, au nord du Caire, près de la résidence royale. À l'endroit où le lac Kirbet Karoun reçoit les eaux d'un canal dérivé du Nil, le pharaon fait construire des écluses afin de réguler le niveau du lac et de gagner des terres cultivables sur les marais qui bordent ses rives. Le projet sera par la suite étendu par Amenemhat III.

Sésostris II fait construire sa pyramide, œuvre d'une grande maîtrise, à l'entrée du Fayoum, à El-Lahoun. Une partie de la ville attenante a survécu et révèle, dans son urbanisme, l'organisation sociale de l'époque.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS