SEYCHELLES
Nom officiel | République des Seychelles (SC) |
Chef de l'État et du gouvernement | Wavel Ramkalawan (depuis le 26 octobre 2020) |
Capitale | Victoria |
Langues officielles | Aucune 1
|
Unité monétaire | Roupie des Seychelles (SCR) |
Population (estim.) |
105 000 (2024) |
Superficie |
446 km²
|
Histoire
De la découverte à la décolonisation
Il est probable que des navigateurs arabes ont visité ces îles au cours du haut Moyen Âge. Historiquement parlant, ce sont les marins portugais qui en font la découverte. On sait que Vasco de Gama a fait escale aux Amirantes en 1502 lors de son second voyage vers les Indes et que, dès 1505, les cartes maritimes mentionnent l'existence de quelques îles de la région. C'est toutefois en 1609 que la première exploration proprement dite est tentée par le capitaine anglais Alex Sharpeigh de la East India Company, qui visite les îles du groupe de Mahé. Mais il faut attendre cent cinquante ans pour que s'effectue une reconnaissance plus systématique : elle est l'œuvre en 1742 du Français Lazare Picault, mandaté par le vicomte Mahé de la Bourdonnais (d'où le nom de Mahé donné à l'île principale). Cette expédition n'a pas de suite immédiate. La rivalité franco-anglaise pour la maîtrise de l'océan Indien conduit, douze ans plus tard, les autorités françaises à décider officiellement l'annexion, concrétisée par l'installation, le 1er novembre 1756, de la « pierre de possession ». Mahé et les sept îles environnantes sont désormais sous juridiction française en vertu de la priorité de la découverte qui, à l'époque, était en droit international un titre d'acquisition valable pour les terres inhabitées et donc sans maître, qualifiées de res nullius. Cette prise de possession est plus théorique qu'effective puisqu'un très modeste peuplement ne commencera que quinze ans plus tard. C'est le début des quarante années de colonisation française.
La période coloniale française
La première installation humaine a lieu en 1770 sur la petite île de Sainte-Anne qui fait face à Mahé, et, deux ans plus tard, une garnison française de quinze hommes placés sous la direction du lieutenant Romainville prend pied à Mahé. Au total, ce sont quelques familles de colons français venus avec leurs esclaves de l'île de France (future île Maurice), encouragés par les administrateurs de cette colonie, Dumas et Poivre, qui souhaitent développer aux Seychelles l'exploitation du bois et des épices. D'autres familles arrivent ensuite de la Réunion. Ce dernier tiers du xviiie siècle est donc le véritable point de départ de la colonie française des Séchelles (orthographe de l'époque) qui doit précisément son nom à un ministre de Louis XV, le vicomte Moreau de Séchelles. Les colons sacrifient davantage au commerce qu'à l'agriculture, à tel point que les autorités de l'île de France doivent envoyer sur place un représentant, Malavoir, chargé de mettre fin au saccage (entre 1784 et 1789, plus de treize mille tortues de terre auraient été capturées et vendues). Commence alors effectivement un début d'agriculture axé sur la production de riz, de maïs et de coton. Mais la communauté coloniale reste à cette date très faible. En 1789, selon les archives seychelloises, la population permanente s'élève à soixante-neuf colons français d'origine, trois soldats de garnison, trente-deux métis et quatre cent quatre-vingt-sept esclaves.
La Révolution s'y répercute néanmoins. En juin 1790, les colons créent une « Assemblée coloniale permanente » et rompent les liens avec l'île de France (anticipant d'un siècle sur ce qui se passera en 1903 dans d'autres circonstances). L'arrivée de métropole d'un commandant républicain qui ordonne l'abolition de l' esclavage les fait rapidement changer d'avis. Sous la direction d'un nouvel administrateur, le chevalier de Quincy, qui révoque l'édit abolitionniste, les colons seychellois se replacent dans la sphère mauricienne.
Mais, à cette date, l'archipel est devenu l'enjeu de la guerre navale que se livrent, surtout[...]
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Écrit par
- Charles CADOUX : professeur agrégé à l'université d'Aix-Marseille-III, ancien doyen de la faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Madagascar
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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