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SHĀHPŪR II ou SAPOR II, roi sassanide de Perse (309/10-379)

300 à 400. Christianisme - crédits : Encyclopædia Universalis France

300 à 400. Christianisme

Neuvième souverain sassanide, fils posthume de Hurmizd II, Shāhpūr II naquit roi, d'où la longueur de son règne. Héritier d'un royaume aux structures peu cohérentes et menacé de tous côtés, il doit, pour en maintenir l'intégrité, se livrer à des luttes constantes. Son règne est marqué par l'adoption du zoroastrisme « orthodoxe », utilisé comme moyen d'unification, mais il est aussi une longue suite d'actions guerrières pour la défense des frontières ou leur extension.

Depuis l'établissement de la dynastie des Sassanides, cette partie de l'Orient est secouée par des guerres fréquentes entre les Empires romain et persan. Shāhpūr ouvre les hostilités (337) en violant la paix qui avait été conclue avec Dioclétien en 297. L'affrontement commence autour des places fortes de Mésopotamie et dans le Diyār-Bakr. Mais, malgré les victoires éclatantes qu'il remporte sur Constantin II, Shāhpūr n'arrive pas à étendre ses possessions territoriales. Ces difficultés sont dues aux raids, parfois très violents, que les tribus de l'Asie centrale menaient sur les frontières orientales de l'empire perse. C'est seulement vers 355 que Shāhpūr réussit à faire la paix avec ces tribus et que celles-ci acceptent une alliance avec les Sassanides pour marcher contre les Romains. Cette alliance permet une série de succès et, en 363, l'empereur Julien est battu et tué. Son successeur, Jovien, signe une paix très avantageuse pour les Sassanides : toutes les marches-frontières de l'Empire romain sur le Tigre sont cédées aux Persans ; ceux-ci reçoivent, en outre, toute liberté d'action en Arménie. Mais Shāhpūr se heurte là à une forte résistance, en voulant imposer le zoroastrisme dans une province fraîchement christianisée : malgré l'assassinat ou la déportation des souverains arméniens, le roi des Perses n'arrive à contrebalancer l'influence de Narsès, patriarche de l'Arménie et âme de la résistance, qu'en 374. D'autre part, des dissensions entre clans et nobles conduisent peu à peu l'Arménie sous le joug contre lequel elle avait résisté. En 379, elle fait partie de l'Empire perse, mais Shāhpūr, dont ce sera le dernier acte officiel, lui reconnaît une certaine autonomie et lui concède la pratique du christianisme.

Mécène généreux et attentif aux arts et aux sciences de l'époque le nom de ce roi restera bien plus célèbre par la fondation de l'école de médecine de Djunday-Shāhpūr, où viendront étudier tous les savants de l'Orient, que par ses exploits guerriers.

— Philippe OUANNÈS

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300 à 400. Christianisme - crédits : Encyclopædia Universalis France

300 à 400. Christianisme

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