SHANGQING JING [CHANG-TS'ING KING]
Livre de la grande pureté, le Shangqing jing constitue un ensemble important de textes taoïstes de l'école du Maoshan, qui ont été révélés entre les années 364-370 à Yang Xi (né en 330) et à Xu Mi (303-373). Ils sont, en principe, au nombre de trente-six, mais les catalogues n'en comptent en réalité qu'une trentaine, dont le volume total est impressionnant : cent quatre-vingt-un chapitres. L'ensemble, qui formait jadis toute une section du Canon taoïste, est actuellement dispersé à travers le Canon du Ming (Zhengtong Daozang, 1442). Ces textes n'ont pas encore été collationnés ; mais le plus important, celui qui figure en tête des catalogues, le Shangqing dadong zhenjing (Livre réel du grand arcane de la grande pureté), a été identifié et conservé en entier. Il s'agit d'un manuel de méditation extatique, très détaillé : les divinités du corps, de la Terre et des Cieux sont évoquées mentalement une par une ou par catégories ; elles sont décrites en détail et même illustrées. Pour chaque catégorie (trente-neuf en tout) sont indiqués des invocations distinctes, des talismans, des gestes à accomplir, etc., le tout d'une extrême complexité. Ce manuel illustre d'une façon éclatante les procédés de l'« alchimie intérieure » (neidan), caractéristique essentielle de l'école du Maoshan. Les attitudes mentales y prennent la prépondérance sur les pratiques physiques qui dominent encore chez Ge Hong.
L'influence du Shangqing jing fut prédominante dans le taoïsme ésotérique, au moins jusqu'à l'époque des Song.
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Écrit par
- Kristofer SCHIPPER : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)
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