PERES SHIMON (1923-2016)
Homme politique israélien, Premier ministre (1977, par intérim ; 1984-1986 ; 1995-1996) et président de l’État d’Israël (2007-2014).
Shimon Peres (dont le véritable patronyme est Persky) est né à Wiśniew, en Pologne (aujourd'hui en Biélorussie), le 1er août 1923, dans une famille sioniste.
Très tôt, il adhère à un mouvement de jeunesse sioniste de gauche. En 1931, son père obtient un certificat d'immigration pour la Palestine où le rejoignent en 1934 les deux enfants et leur mère. Après avoir fréquenté pendant quatre années une école hébraïque à Tel-Aviv, Shimon Peres devient interne à l'école agricole de Ben Shemen qui a formé de nombreux dirigeants du nouvel État israélien. À côté des travaux de la ferme, Peres complète sa formation intellectuelle (en autodidacte) et adhère au Mapaï, le Parti travailliste ; il rejoint bientôt les rangs de la Haganah (organisation militaire secrète dirigée par les travaillistes). Rapidement, il est remarqué par les dirigeants de la communauté juive de Palestine (dont David Ben Gourion et Levi Eshkol). Le 1er mai 1945, il épouse Sonya Gelman qui, ensuite, a toujours été à ses côtés. Deux enfants naîtront de cette union. Le couple s'installe au kibboutz Alumot, au bord du lac de Tibériade, mais Peres est de plus en plus impliqué dans la direction politique, auprès de Ben Gourion. Il rencontre Moshé Dayan dont il devient l'un des plus proches amis.
Au moment de la proclamation de l'État d’Israël (14 mai 1948), Peres est officiellement mobilisé et occupe plusieurs postes de direction au sein du nouveau ministère de la Défense. Dès 1950, il est envoyé aux États-Unis pour une série de missions de collectes de fonds dont il s'acquitte brillamment. Il devient directeur général adjoint du ministère de la Défense (septembre 1950) puis directeur général (décembre 1953).
C'est durant cette période, jusqu'à son entrée officielle en politique (il est élu pour la première fois à la Knesset en 1959 où il sera constamment réélu par la suite), qu'il donne sa pleine mesure d'organisateur. Il est l'un des principaux artisans de la mise sur pied d'une armée moderne (et c'est lui qui prend la décision de construire une centrale nucléaire qui doit assurer au pays la possibilité de développer sa bombe atomique). On lui doit également le rapprochement avec la France qui culmine au moment de l'expédition de Suez (octobre 1956).
L'entrée officielle de Peres en politique se fait évidemment au côté de Ben Gourion, alors Premier ministre et ministre de la Défense. Dès 1959, il est nommé vice-ministre de la Défense. Au début des années 1960, lorsque Ben Gourion rompt avec le Parti travailliste, Peres et Moshé Dayan se rangent derrière lui. Aux élections de 1965, le nouveau parti (Rafi) formé par Ben Gourion n'obtient que 10 sièges (sur 120). Avec Dayan, Peres reviendra au Parti travailliste en 1968.
Sa véritable carrière gouvernementale commence après la guerre de Six Jours (1967) : il est successivement ministre des Transports, de l'Intégration des immigrants, des Communications et de l'Information. Après le retrait de Golda Meir (conséquence de la guerre du Kippour en 1973), il accède enfin à des responsabilités gouvernementales importantes : il est ministre de la Défense dans le premier gouvernement dirigé par Itzhak Rabin (1974-1977). Les relations entre les deux dirigeants sont tendues. Après la sévère défaite des travaillistes et l'arrivée de Menahem Begin au pouvoir (mai 1977), Peres assure la direction du Parti travailliste. En 1981, il échoue une première fois dans sa tentative de reconquête du pouvoir. En 1984, il devient Premier ministre d'un gouvernement d'Union nationale (1984-1986), étant entendu qu'il cédera le pouvoir à Itzhak Shamir, leader de la droite, au milieu de la législature,[...]
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Écrit par
- Claude KLEIN : professeur à la faculté de droit de l'université hébraïque de Jérusalem (Israël)
Classification
Média
Autres références
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ISRAËL
- Écrit par Marcel BAZIN , Alain DIECKHOFF , Encyclopædia Universalis , Claude KLEIN , Lily PERLEMUTER et Ariel SCHWEITZER
- 28 622 mots
- 29 médias
...une coalition viable, le PTI et le Likoud décident de constituer un gouvernement d'union nationale avec une alternance à la tête du gouvernement, entre Shimon Peres et Yitzhak Shamir. Ce gouvernement obtient deux choses : le retrait définitif du Liban, à l'exception d'une étroite « zone de sécurité »... -
PALESTINIENNE AUTORITÉ
- Écrit par Olivier CARRÉ , Encyclopædia Universalis et Aude SIGNOLES
- 28 784 mots
- 18 médias
...elle-même à une telle conférence), par les Palestiniens du Soulèvement eux-mêmes et par le gouvernement israélien (mais non par son ministre de l'Étranger Péres) l'ajourne pour plusieurs mois. Un « plan Shamir », en revanche, est produit au début de 1989 proposant de prochaines élections municipales palestiniennes...