SHINDŌ KANETO (1912-2012)
Au cours de ses quelque soixante-dix années de carrière (1941-2010), le cinéaste japonais Shindō Kaneto écrivit plus de cent cinquante scénarios et réalisa au moins quarante-cinq films, dont beaucoup relèvent du genre dit hibakusha (témoignage des survivants de la bombe atomique).
Shindō Kaneto naît le 22 avril 1912 dans la préfecture d'Hiroshima. Pendant plus de dix ans, il se forme au côté d'autres réalisateurs, tels Mizoguchi Kenji (auquel il consacrera un documentaire en 1975) et Yoshimura Kōzaburō, avant de faire ses débuts seul derrière la caméra, avec Aisai monogatari (1951). Il y confie à Nobuko Otowa un personnage inspiré de sa première épouse, décédée. L'actrice, qui deviendra sa troisième femme en 1977, est à l'affiche de la plupart de ses films, qu'il s'agisse d'œuvres au réalisme social sombre, de comédies grivoises ou d'histoires de fantômes moyenâgeuses inspirées de contes populaires japonais. Leur collaboration marque des classiques, comme Gembaku no ko (1952, Les Enfants d'Hiroshima), où le réalisateur porte un regard pudique sur les survivants de la bombe atomique de 1945, Daigo Fukuryū-Maru (1959), tiré de l'histoire vraie de pêcheurs japonais contaminés par les retombées radioactives des essais nucléaires américains réalisés sur l'atoll de Bikini en 1954, le film quasi muet Hadaka no shima (1960, L'Île nue), les films d'horreur Onibaba (1964, La Femme diabolique) et Yabu no naka no kuroneko (1968), ainsi que Gogo no Yuigon-jo (1995, Le Testament du soir), œuvre poignante sur la vieillesse dont Nobuko Otowa termine le tournage peu avant sa mort, en 1994. Dans son dernier film, Ichimai no hagaki (2010), Shindō Kaneto évoque son expérience personnelle de la Seconde Guerre mondiale : il fut en effet l'un des six survivants d'une unité d'une centaine de marins. Shindō Kaneto meurt peu après son centième anniversaire, le 29 mai 2012, à Tōkyō.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Melinda C. SHEPHERD : auteur
Classification
Autres références
-
JAPON (Arts et culture) - Le cinéma
- Écrit par Hubert NIOGRET
- 5 429 mots
- 2 médias
...qu’en 2010 au festival de Tōkyō le film le plus apprécié ait été Post-cards(Ichimai ni hagaki) que réalisait à quatre-vingt-dix-huit ans le vétéran Shindo Kaneto, symbole de la production engagée et indépendante des lendemains de la Seconde Guerre mondiale (L’Île nue [Hadaka no shima]en 1960 a...