TAJIRI SHINKICHI (1923-2009)
D'origine japonaise, Shinkichi Tajiri, né le 7 décembre 1923 à Los Angeles (Californie), passa sa jeunesse dans les rues de sa ville natale; dès son plus jeune âge, il exécute de petits travaux et il a une véritable passion, dont il ne se départira jamais, pour les maquettes d'avion. À l'entrée en guerre des États-Unis, il est emprisonné dans un camp de Japonais en Arizona, avant de s’engager dans l’armée américaine et de faire la campagne d’Italie. Après sa démobilisation, il suit des cours dans une école d'art et devient restaurateur d'œuvres antiques. Il arrive à Paris en 1948 et il étudie avec Zadkine et Léger, suit des cours à la Grande Chaumière tout en entretenant des rapports avec le groupe Cobra.
Après quelques années de vie nomade, il s'installe à Amsterdam en 1955, où il commence véritablement sa carrière de sculpteur. Ses œuvres, d'abord agressives et hostiles et réalisées à partir de ferraille, se métamorphosent peu à peu, faisant place à des thèmes de régénération. Des sculptures de bronze ou de métal où l'on reconnaît de fragiles éléments végétaux imbriqués dans l'univers de la machine présentent des analogies avec le monde surréaliste. Depuis 1967, son intérêt pour la technologie se fait encore plus net puisqu'il crée d'immenses insectes ou des compositions qui évoquent des moteurs d'avions ou des détails mécaniques, ainsi que d'énormes nœuds de polyester (Kröller-Müller Museum, Otterlo). En outre, depuis 1975, tout en poursuivant son activité de sculpteur (sculpture monumentale pour Eindhoven, 1979), Tajiri s'intéresse au daguerréotype et surtout à la stéréoscopie ; il a exposé à Berlin et à Amsterdam, en 1980, des montages photographiques incluant des vues stéréoscopiques. Une rétrospective lui a été consacrée au Museum van Bommel-van Dam à Venlo, en 1992.
Shinkichi Tajiri meurt le 15 mars 2009 à Barloo (Pays-Bas).
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Écrit par
- Nicole BARBIER : conservateur au Musée national d'art moderne, Paris
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