Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BABASHOFF SHIRLEY (1957- )

Malgré huit médailles olympiques, la nageuse américaine Shirley Babashoff conserve un goût amer de sa trajectoire sportive : elle ne parvint jamais à remporter une médaille d'or à titre individuel aux Jeux ; ainsi, en 1976 à Montréal, elle s'adjugea certes cinq médailles, mais les quatre épreuves individuelles auxquelles elle participa furent toutes remportées par des Allemandes de l'Est.

Shirley Babashoff est née le 31 janvier 1957 à Whittier (Californie). Nageuse de talent, elle gagne sa sélection pour participer aux jeux Olympiques de Munich, en 1972, alors qu'elle est âgée de quinze ans et demi. En Bavière, elle remporte avec l'équipe des États-Unis la médaille d'or dans le relais 4 fois 100 mètres nage libre ; elle s'adjuge également deux médailles d'argent, devancée à chaque fois par une gamine de son âge, sa compatriote Sandra Neilson sur 100 mètres, l'Australienne Shane Gould sur 200 mètres. L'année suivante, les premiers Championnats du monde de natation, organisés à Belgrade, sont marqués par l'irruption soudaine d'un bataillon de jeunes nageuses venues de R.D.A. qui trustent les titres : les Allemandes de l'Est remportent dix des quatorze épreuves. Shirley Babashoff, quant à elle, obtient quatre médailles d'argent et prend soudainement conscience que la plus haute marche du podium sera désormais très difficile à gravir ; elle subit notamment dans le 100 mètres la loi de Kornelia Ender, qui bat le record du monde (57,54 s) et la devance de près d'une seconde et demie, une marge considérable en sprint. Néanmoins, en 1975, à l'occasion des Championnats du monde de Cali, ses perspectives olympiques paraissent s'éclaircir. Certes, dans le 100 mètres, tout comme en 1973, elle est nettement battue par Kornelia Ender ; mais, dans le 200 mètres, elle parvient à dépasser la même Kornelia Ender dans les derniers mètres, et s'adjuge la médaille d'or et le record du monde (2 min 2,50 s) ; par ailleurs, elle remporte le 400 mètres, une épreuve dans laquelle aucune Allemande de l'Est ne figure sur le podium, en établissant là aussi le record du monde (4 min 16,87 s). Au cours de ces Championnats, elle obtient également la médaille d'argent avec ses coéquipières dans les relais 4 fois 100 mètres et 4 fois 100 mètres quatre nages.

En 1976, aux Jeux de Montréal, Shirley Babashoff dispute les quatre épreuves de nage libre et les deux relais. Son programme débute le 18 juillet par le relais 4 fois 100 mètres quatre nages, qui voit les Allemandes de l'Est battre le record du monde et reléguer les Américaines à près de 7 secondes – une humiliation. Le lendemain, dans le 100 mètres nage libre, elle affiche des ambitions modestes et sa cinquième place ne constitue pas une réelle déception. Il en va tout autrement du 400 mètres, le 20 juillet : elle réalise une performance formidable (4 min 10,46 s), mais elle est pourtant devancée par Petra Thümer, une jeune Allemande de l'Est de quinze ans totalement inconnue quelques mois plus tôt, qui bat le record du monde (4 min 9,89 s). Deux jours plus tard, une nouvelle opportunité se présente dans le 200 mètres : ce soir-là, Kornelia Ender a remporté le 100 mètres papillon moins d'une demi-heure avant cette course et chacun pense que l'Allemande de l'Est, émoussée par cet effort, ne parviendra pas à devancer l'Américaine ; or Ender bat le record du monde (1 min 59,26 s) et Babashoff, déconfite, se voit reléguée à 2 secondes ! Le 25 juillet, dernière journée des compétitions de natation à Montréal, Babashoff réalise encore une performance exceptionnelle dans le 800 mètres, nageant la distance en 8 min 37,59 s, soit un temps nettement meilleur que son récent record du monde (8 min 39,63 s)... ce qui s'avère pourtant insuffisant pour décrocher la médaille d'or, laquelle revient à Petra Thümer (8 min 37,14 s). Peu[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification