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SICILE

Archéologie et art

La Sicile est – avec Chypre, la Crète, la Sardaigne – l'une des grandes îles de la Méditerranée. Sa position géographique centrale et la proximité de l'Afrique du Nord en ont fait un carrefour, une terre ouverte aux influences les plus diverses. Grecs et Phéniciens, Romains et Byzantins, Arabes et Normands ont fécondé cette île triangulaire aux trois caps (la « Trinacrie » de L'Odyssée, xii, 127), qui fut le pays de l'accueil avant d'être celui de l'émigration.

La Sicile fut, dès l'Antiquité, un réservoir de grands historiens comme Antiochos de Syracuse (contemporain d'Hérodote), Philistos de Syracuse (proche des tyrans Denys l'Ancien et Denys le Jeune), Timée (fils du tyran de Taormine) et enfin Diodore, le seul dont l'œuvre soit presque intégralement parvenue jusqu'à nous et qui vécut à l'époque de César.

Archéologie

L'intérêt pour l' archéologie de l'île commence dès le xvie siècle avec le dominicain sicilien Tommaso Fazello (1490-1570) et le géographe hollandais Philippe Cluverius (1580-1623). Le xviiie siècle fut l'époque des voyageurs, dont les nombreux récits et dessins sont parfois d'un grand intérêt, comme ceux des Français Saint-Non (1781-1786) et Houel (1782-1787). Par la suite, la contribution la plus importante fut celle de l'Allemand Schubring, qui parcourut la Sicile en 1865-1866. Mais la science archéologique moderne est fille du xixe siècle finissant, illustrée par l'extraordinaire personnalité de Paolo Orsi (1859-1935), à qui l'on doit de nombreuses fouilles admirablement conduites dans les sites indigènes et grecs de la Sicile orientale et méridionale (Syracuse, Mégara Hyblaea et Géla en particulier).

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le travail archéologique a progressé grâce à l'action des Surintendances siciliennes qui constituent l'ossature de l'administration archéologique de l'île ; elles sont actuellement au nombre de six (Syracuse, Agrigente, Trapani, Palerme, Messine et Catane). La Sicile a également la chance de posséder d'importants musées archéologiques (à Palerme, Agrigente, Géla et surtout Syracuse, où le musée régional Paolo Orsi a été inauguré le 16 janvier 1988), sans compter les nombreux musées de sites. Un superbe complexe muséographique se trouve également à Lipari.

Les recherches se sont poursuivies avec intensité et on peut percevoir une certaine évolution méthodologique : après un intérêt centré à l'époque d'Orsi surtout sur les nécropoles et les sanctuaires, les travaux se sont portés, dans les années 1950-1970, sur les habitats et l'organisation des territoires indigènes de l'intérieur. Plus récemment, face à la prolifération des opérations industrielles et autoroutières, beaucoup de fouilles se sont développées dans le cadre de programmes de sauvetage. À l'exception de quelques opérations exemplaires (ainsi à Lipari et à Marsala), l'archéologie sous-marine n'a pas connu le même développement que les recherches terrestres. Tous les quatre ans, un congrès international rassemble à l'université de Palerme les archéologues spécialisés ; les résultats des travaux sont publiés dans la revue Kokalos. Un autre cycle de manifestations scientifiques (projet « Akragas ») est en train de se mettre en place à Agrigente.

Préhistoire et protohistoire

Les premières traces de l'activité humaine en Sicile appartiennent au Paléolithique inférieur : ce sont là des découvertes de 1968, effectuées dans la région d'Agrigente. Les affinités avec les éléments africains (Maroc) ont fait rouvrir le débat sur l'époque de la formation du « canal de Sicile » entre l'île et le Maghreb. Le Paléolithique supérieur est beaucoup mieux documenté, notamment par les [...]

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, lecteur à l'université de Naples, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, administrateur de la Maison des sciences de l'homme
  • : directeur scientifique adjoint au département des sciences de l'homme et de la société du C.N.R.S.
  • : chargé d'enseignement à l'université de Lille
  • : maître assistant à l'université de Paris-I
  • : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre

Classification

Médias

Italie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Italie : carte administrative

L'Etna - crédits : Kevin Schafer/ The Image Bank/ Getty Images

L'Etna

Site archéologique, Géla (Sicile) - crédits : K & B News Foto, Florence,  Bridgeman Images

Site archéologique, Géla (Sicile)

Autres références

  • AGATHOCLE (env. 359-289 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 431 mots

    Fils d'un potier de Rhêgion (auj. Reggio di Calabria) Agathocle, né à Thermae près d'Himère, fait partie d'une faction populaire qui dispute le pouvoir à l'aristocratie grecque de Sicile. Un coup d'État lui permet de devenir, à Syracuse, un de ces tyrans progressistes...

  • ALPHONSE V LE MAGNANIME (1396-1458) roi d'Aragon et de Sicile (1416-1458)

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    • 376 mots

    Fils de Fernand de Antéquera et d'Éléonore d'Albuquerque, Alphonse le Magnanime fut un roi fastueux, ami des arts et de la chasse. Il a favorisé l'impérialisme aragonais en développant l'hégémonie du commerce catalan. Il monte sur le trône d'Aragon en 1416 et décide...

  • AMALFI

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    Ville de la province de Salerne, située sur la côte sud de la péninsule de Sorrente, au débouché de la minuscule vallée des Moulins entourée de falaises verticales qui l'isolent de l'arrière-pays. Le lieu semble avoir servi de refuge à des Campaniens fuyant les Lombards à la fin du ...

  • ATHÉNION (mort en 101 av. J.-C.)

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    La Sicile, confisquée aux Carthaginois au lendemain de la seconde guerre punique, à la fin du ~ iiie siècle, devient la proie des spéculateurs romains qui transforment les riches terres à blé en pâturages destinés à l'élevage extensif. Ils confient la garde du bétail à des esclaves auxquels ils...

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