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PALM SIEGFRIED (1927-2005)

Le très populaire violoncelliste russe Mstislav Rostropovitch a joué un rôle considérable dans la diffusion de la musique contemporaine et contribué, grâce aux dizaines d'œuvres qu'il a suscitées, au soudain élargissement du répertoire dédié à son instrument. Ce n'est en rien rogner son légitime mérite que de reconnaître à Siegfried Palm – musicien allemand né lui aussi en 1927 mais moins adulé des foules – de semblables vertus.

Siegfried Palm naît à Barmen (commune aujourd'hui rattachée à Wuppertal) le 25 avril 1927. Il commence ses études musicales avec son père (1933-1945) puis les poursuit à Salzbourg, de 1950 à 1953, avec le célèbre violoncelliste et compositeur Enrico Mainardi. De 1945 à 1947, il est violoncelliste solo à l'Orchestre municipal de Lübeck. En 1947, l'Orchestre symphonique du N.D.R. de Hambourg lui offre le même poste, qu'il occupera jusqu'en 1962. Il est par ailleurs membre du Quatuor Hamann (1950-1962). De 1962 à 1968, il est soliste à l'Orchestre radio-symphonique de Cologne. En 1965, il forme un duo avec le pianiste Aloys Kontarsky. En 1967, il succède à Gaspar Cassadó au sein du Kölner Trio, où, jusqu'en 1973, il côtoie le violoniste Max Rostal et le pianiste Heinz Schröter. À la fin des années 1980, il formera un nouveau trio avec le pianiste Bruno Canino et le violoniste Saschko Gawriloff.

Siegfried Palm mène parallèlement une intense activité professorale : dès 1962, il est nommé professeur à la Staatliche Hochschule für Musik de Cologne, dont il sera le directeur entre 1972 et 1976 ; il participe aux cours d'été de Darmstadt (1962-1976), enseigne à l'Académie royale de musique de Stockholm (à partir de 1966), au Dartmouth College de Hanover (New Hampshire, 1969 et 1972), à l'école d'été de Marlboro (Vermont, à partir de 1970), à l'Académie Sibelius d'Helsinki (à partir de 1971), à Breukelen (Pays-Bas, 1972)... Ni la fatigue ni la lassitude ne semblent avoir prise sur lui : de 1977 à 1981, il est intendant de la Deutsche Oper de Berlin, où sa direction, controversée, amène les autorités à le remplacer par Götz Friedrich ; Il sera président de la Société internationale de musique contemporaine (S.I.M.C.) de 1982 à 1987 avant de devenir, en 1988, celui de la Deutsche Gesellschaft für Neue Musik (« Société allemande pour la musique nouvelle »). Il meurt à Frechen-Buschbell, près de Cologne, le 6 juin 2005. Il a dirigé un ouvrage intitulé Pro musica nova : Studien zum Spielen neuer Musik für Violoncello (« Pro musica nova : études pour jouer la nouvelle musique pour violoncelle », Breitkopf und Härtel, Wiesbaden, 1985), qui contient des contributions originales de compositeurs contemporains.

Siegfried Palm – qui joue un instrument de Giovanni Grancino de 1708 ayant appartenu à Julius Klengel – possède la plus incroyable technique qui soit. Avec l'audace et la sûreté d'un funambule, il a fait entrer dans la littérature contemporaine du violoncelle des pages réputées injouables. L'amateur reste sidéré devant le nombre et la qualité des partitions qu'il a suscitées et, pour la plupart, créées. Parmi les plus importantes il faut d'abord citer des œuvres de ses amis Bernd Alois Zimmermann et Krzysztof Penderecki : du premier, le Canto di speranza (1958), Intercomunicazione, pour violoncelle et piano (avec Aloys Kontarsky, 1967), le Concerto pour violoncelle et orchestre en forme de « pas de trois » (1968) et Quatre Études brèves (1970) ; du second, la Sonata per violoncello ed orchestra (1964), le Capriccio per Siegfried Palm, pour violoncelle solo (1968), et le Concerto pour violoncelle (1972). Palm a également créé Nomos alpha (1966) de Iannis Xenakis ainsi que les concertos pour violoncelle de Boris Blacher (1965), György Ligeti (1967), Morton Feldman (1972), Cristóbal[...]

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