SIKHS
Pratiques et cérémonies religieuses
En ce qui concerne les pratiques des Sikhs, on ne saurait trop insister sur la place prééminente qu'y tient le Gurū Granth Sāhib. Un espace doit être aménagé pour lui dans chaque maison sikhe. Dans le gurdvārā, il repose sur une sorte de petit autel, sous un baldaquin. On s'incline révérentieusement devant lui et l'on s'assied plus bas que son support. On le drape d'une étoffe quand il ne sert pas ; et, quand on le lit, un officiant le protège des impuretés en agitant un éventail. On ne le transporte que sur la tête. Tout Sikh doit en lire un passage par jour, et il est souhaitable de l'avoir lu au moins une fois en entier durant sa vie.
Outre la méditation sur le Nom, qui est l'acte pieux par excellence, la vie religieuse des Sikhs est réglée par un « code de conduite » hérité du xviiie siècle et formalisé par le S.G.P.C. en 1945.
Un Sikh est ainsi censé prier trois fois par jour : tôt le matin, le soir et avant de se coucher. Les textes de ces prières sont tirés du Gurū Granth Sāhib et du Dasam Granth. Un Sikh doit également se rendre aussi souvent que possible au gurdvārā et y participer aux prières collectives. Enfin, il se doit d'être au service (sevā) de la communauté.
Le Gurū Granth Sāhib est au cœur des quatre principales cérémonies sikhes : le choix d'un nom, l'initiation dans le Khālsā, le mariage et la crémation. Pour choisir le nom d'un enfant, on ouvre le Granth au hasard et le premier mot de la page de gauche est lu aux parents. Ceux-ci donnent alors à leur enfant un nom dont la première lettre soit la même que celle de ce mot. L'initiation dans le Khālsā commence par l'ouverture solennelle du Granth et s'effectue selon le modèle du baptême de Gurū Gobind par les Pañj Piāre. Des passages du Granth sont lus à l'issue de la cérémonie. Le mariage aussi est célébré en présence du Gurū Granth Sāhib, devant lequel les nouveaux conjoints se prosternent pour signifier leur consentement. Le livre est ensuite orné de guirlandes, avant qu'ils n'en fassent plusieurs circumambulations, au fur et à mesure que leur sont lus les vers de l'hymne composé par Gurū Rām Dās pour le mariage de sa fille (Ādi Granth, p. 773). À l'occasion d'un décès, après la crémation, la famille du défunt procède à une lecture intégrale du Gurū Granth Sāhib, soit d'un trait, en quarante-huit heures, soit de façon fractionnée, au cours d'une période de dix jours.
Enfin, les Sikhs célèbrent plusieurs festivals, empruntés à la tradition hindoue : Baisakhī et Divālī, depuis le temps de Gurū Amar Dās, et Holī, ajouté par Gurū Gobind Sịngh. Ils fêtent, en outre, les anniversaires de Gurū Nānak et de Gurū Gobind Sịngh, et commémorent le martyre de Gurū Arjan, de Gurū Teg Bahādur et des quatre fils du dernier gurū.
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Écrit par
- Denis MATRINGE
: directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du
Journal asiatique - Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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