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SIMÉON LE STYLITE (390 env.-459)

Né aux confins de la Syrie et de la Cilicie, près de Nicopolis (Islahije, en Turquie), Siméon était berger et âgé seulement de treize ans quand, un dimanche, il entendit à l'église l'évangile des Béatitudes ; il distribua ses biens et entra au monastère de Teleda. Il ne mangeait qu'une fois par semaine, portait un cilice, pratiquait une ascèse telle que les supérieurs le prièrent de s'éloigner pour ne pas décourager les autres. Il se retira à soixante-quinze kilomètres au nord-est d'Antioche et se fit murer dans une cellule pour le carême ; on l'obligea à prendre dix pains et de l'eau ; il n'y toucha pas ; on le trouva quarante jours plus tard gisant par terre. Cependant, il recommença. Quelques années plus tard, il se fit enchaîner sur une montagne voisine ; l'évêque Mélèce lui ayant fait remarquer qu'il était mieux de se lier par la volonté que par une chaîne, il la supprima. Les pèlerins affluaient. Pour leur échapper, Siméon eut l'idée de monter sur une colonne de six coudées (env. 2,70 m) ; il en changea, passant à douze coudées (env. 5,40 m), puis à vingt-deux coudées (env. 10 m) et finalement à quarante coudées (env. 18 m). Il y vivait continuellement, couvert seulement de son bonnet, souffrant d'ulcères et les yeux brûlés par le soleil. Deux fois par jour, il parlait, encourageant ses visiteurs à la pratique des vertus, car il n'avait pas de formation théologique pour prendre part aux grandes luttes de l'époque. Sa renommée se répandit dans le monde entier : l'empereur lui demanda de prier pour lui ; Siméon se recommanda à sainte Geneviève de Paris. Il mourut le 1er septembre 459. On construisit autour de sa colonne des sanctuaires en croix, dont les ruines magnifiques subsistent encore.

En Orient, la fête de Siméon fut fixée au 27 juillet ; sur les martyrologes d'Occident, elle était placée, par suite d'une confusion, au 5 janvier.

— Jacques DUBOIS

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Écrit par

  • : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)

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