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POMPONNE SIMON ARNAULD marquis de (1618-1699)

Neveu du grand Arnauld, Simon Arnauld, marquis de Pomponne, entre au Conseil du roi en 1644, puis devient intendant des armées de Naples et de Catalogne. Les opinions jansénistes de sa famille nuisent à sa carrière, mais, bel esprit, il est reçu à l'hôtel de Rambouillet où règne Voiture, à l'hôtel de Nevers, chez la princesse Palatine, à Vaux chez Fouquet dont il partage la disgrâce en 1662. Le maréchal de Gramont réussit, deux ans plus tard, à le faire recevoir par le roi. Ambassadeur extraordinaire en Suède, il ne peut, au bout de deux années de négociations, empêcher l'alliance de ce pays avec l'Angleterre et la Hollande. Nommé à La Haye en 1669, il retourne en Suède en 1671 et parvient à isoler les Provinces-Unies, suprême désir de Louis XIV. À la mort du ministre Lionne, il le remplace avec l'approbation universelle. Les efforts conjugués des clans de Louvois et de Colbert, pour une fois unis, minent son influence auprès du roi, à qui ils rappellent ses liens avec les jansénistes, « ennemis de l'État ». Un prétexte léger, grossi démesurément à dessein, le fait écarter du pouvoir. Louvois brigue la succession, mais Colbert l'obtient pour son frère Croissy. Saint-Simon écrit au sujet de la mise à l'écart de Pomponne : « Les étrangers, en regrettant sa personne, furent bien aises d'être soulagés de sa capacité. » Mais le roi a du mal à se passer de lui et le lui fait savoir. Dès la mort de Louvois, Pomponne est rappelé avec le titre de ministre d'État (1691). À la mort de Croissy (1696), le fils de celui-ci, Torcy, lui succède, mais Louis XIV a soin de bénir l'alliance des deux familles en mariant Torcy à la fille de Pomponne. Alors étroitement unis, le beau-père et le gendre sont chargés de mener la diplomatie française, et Torcy, à bonne école, devient un excellent ministre. Pomponne, très lié aux ducs de Beauvilliers et de Chevreuse, vit à la Cour jusqu'à sa mort. Saint-Simon le décrit comme un « homme excellent », possédant « un art, un talent singulier à prendre ses avantages en traitant ».

— Jean-Marie CONSTANT

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