RATTLE SIMON (1955- )
Il aura fallu à peine vingt ans au Britannique Simon Rattle pour s'imposer comme la figure marquante de la direction d'orchestre de sa génération, vingt ans passés presque exclusivement à la tête d'un seul orchestre, le City of Birmingham Symphony Orchestra. Cette carrière, construite sur l'approfondissement et la continuité du travail, a été consacrée par sa nomination de chef permanent et de directeur artistique de l'Orchestre philharmonique de Berlin à partir de la saison 2002-2003, où il a succédé à Claudio Abbado.
De Birmingham à Berlin
Simon Denis Rattle, né à Liverpool le 19 janvier 1955, étudie le piano et la percussion avant de s'intéresser à la direction d'orchestre : il fonde et dirige le Liverpool Sinfonia (1970-1972) tout en étudiant à la Royal Academy of Music de Londres (1971-1974). En 1974, il remporte le premier prix au Concours international de direction d'orchestre John Player : à la clé, un engagement de chef assistant au Bournemouth Symphony Orchestra et au Bournemouth Sinfonietta (1974-1976). En 1977, il débute au festival de Glyndebourne, où il dirige La Petite Renarde rusée, de Leoš Janáček, et devient chef assistant du Royal Liverpool Philharmonic Orchestra et du B.B.C. Scottish Symphony Orchestra à Glasgow, postes qu'il occupera jusqu'en 1980. Il se produit pour la première fois à la tête d'une phalange américaine en 1979, avec l'Orchestre philharmonique de Los Angeles, dont il sera, de 1981 à 1994, premier chef invité.
En 1980, Simon Rattle devient, à vingt-cinq ans, chef principal et conseiller artistique du City of Birmingham Symphony Orchestra, qui va devenir, sous sa baguette, l'un des meilleurs orchestres britanniques. Avec lui, cet orchestre fondé en 1920 mais jusqu'alors sans rayonnement international effectue ses premières tournées en Extrême-Orient et en Amérique du Nord. Simon Rattle brise l'académisme de ses programmes, élargit son répertoire à des œuvres rarement jouées et à la musique contemporaine, tout en pratiquant ouvertement le mélange des genres : ainsi, dans le disque Classic Ellington, il n'hésite pas à diriger le City of Birmingham Symphony Orchestra auquel se sont joints des musiciens de jazz renommés – Lena Horne, Clark Terry, Joshua Redman... – dans des arrangements de morceaux du Duke effectués par Luther Henderson.
Simon Rattle est fait commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique en 1987 et il est anobli en 1994. En quelques années, il s'est affirmé comme le modèle d'une nouvelle approche de la direction d'orchestre, que toutes les grandes phalanges du monde cherchent à s'attacher. Mais il préférera rester fidèle, jusqu'en 1998, au City of Birmingham Symphony Orchestra, dont il est devenu en septembre 1990 directeur musical. En 1985, il fait ses débuts à l'English National Opera (avec Kátia Kabanová, de Janáček) et, en 1990, à Covent Garden (avec La Petite Renarde rusée). Dès 1993, il est invité à diriger chaque saison la plus traditionnelle des formations symphoniques, l'Orchestre philharmonique de Vienne, première étape d'une irrésistible montée en puissance. Sa nomination à Berlin émane directement de l'orchestre, qui a souhaité entrer dans une ère nouvelle sous sa direction.
Simon Rattle a pris la direction du festival de Pâques de Salzbourg à partir de la saison 2003. Au festival d'Aix-en-Provence, il a entrepris en 2006, à la tête de l'Orchestre philharmonique de Berlin, un cycle de La Tétralogie de Wagner, mise en scène par Stéphane Braunschweig.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
Classification
Autres références
-
DUDAMEL GUSTAVO (1981- )
- Écrit par Pierre BRETON
- 1 005 mots
- 1 média
...expressions, peut, depuis le domaine esthétique pur, trouver une résonnance avec la société et nourrir cette dynamique vers davantage de justice. » Le chef britannique Simon Rattle le remarque à l’occasion de l’une des tournées internationales de l’orchestre vénézuélien et l’appelle en 2003 comme assistant... -
LE RING D'AIX-EN-PROVENCE
- Écrit par Pierre FLINOIS
- 1 496 mots
Créé au sortir de la Seconde Guerre mondiale pour faire (re)découvrir – avec quel succès – Mozart à la France, le festival d'Aix-en-Provence en a gardé le renom d'une manifestation pratiquement dédiée au seul Salzbourgeois. Chaque directeur a eu beau faire, l'image initiale est demeurée dans l'inconscient...