VESTDIJK SIMON (1898-1971)
Rien de très révolutionnaire dans les romans nombreux et volumineux de Vestdijk, peu d'expériences ou de recherches formelles, et moins encore dans ses poèmes qu'ailleurs ; aucune tendance non plus en faveur d'une quelconque forme d'engagement social. Le style est froid, le ton réservé, l'analyse minutieuse, la progression du récit ou de l'essai laborieuse. Spécifiquement hollandais par le réalisme de la vision, la vraisemblance psychologique et les préoccupations philosophiques ou morales dont son œuvre témoigne, Vestdijk n'en est pas moins un des écrivains néerlandais contemporains les plus lus dans le monde, avec de multiples traductions dans de nombreuses langues. Incontestablement, ce sont les romans et les nouvelles qui ont fait sa célébrité. Et si ses livres touchent un public aussi large et divers, c'est peut-être par une forme moderne d'humanisme individualiste, par leur franchise qui démystifie tout système, par leur scepticisme intransigeant pour les idées et indulgent pour les êtres. Littérature d'« honnête homme » donc, dépourvue de pédanterie comme d'opportunisme, et qui s'impose comme telle de la première œuvre à la dernière.
Médecin malgré lui
Fils unique d'un professeur de gymnastique, Simon Vestdijk est né à Harlingen, petite ville frisonne qui reparaît souvent dans ses romans sous le camouflage transparent de Lahringen. Il y passe son enfance et s'y éprend follement, à l'âge de quinze ans, d'une fillette de sa classe. Cet amour, déçu, mais sublimé, marqua profondément son œuvre. Avant de débuter, assez tardivement, dans les lettres, l'auteur, qui aurait voulu devenir musicien, entreprit à Amsterdam des études de médecine (1917-1925), à la fin desquelles il publia... un premier poème et suivit des cours d'harmonie et de contrepoint. Promu médecin en 1927, il exerça cette profession sans grand enthousiasme pendant cinq ans. Entre-temps, il étudia la philosophie, la psychologie, l'astrologie, dévora Proust, Rilke, Joyce et entreprit quelques voyages au Tyrol et en Bavière.
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Écrit par
- Paul HADERMANN : membre de l'Académie royale de langue et de littérature néerlandaises, professeur aux universités de Bruxelles
Classification
Autres références
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NÉERLANDAISE ET FLAMANDE LITTÉRATURES
- Écrit par Paul GELLINGS
- 6 824 mots
- 3 médias
Parmi ces postsymbolistes, on peut encore ranger Simon Vestdijk (1898-1971), qui ne se bornera pas à la seule poésie, mais s'avère rapidement virtuose dans le roman psychologique, comme le montrent les 8 tomes de son autobiographie romancée Anton Wachter (1939-1960). Écrivain à multiples facettes...